Dakar — Le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a soutenu, jeudi, que le respect de l'équité dans les opérations de transfert d'eau aux populations des zones urbaines comme rurales constitue un "défi majeur" à relever par l'Etat.
"En parlant de transfert d'eau, je voudrais indiquer que la question de la délimitation des périmètres urbains et ruraux fait l'objet d'un traitement particulier dont l'inclusion sociale n'autorise plus de discrimination entre les localités urbaines et rurales", a-t-il fait valoir.
M. Dièye a fait cette déclaration, à l'issue de la cérémonie d'ouverture d'un atelier de restitution d'une étude d'actualisation du schéma directeur de l'hydraulique urbaine, hors Dakar-Thiès-Petite Côte, consacrée à 46 des 68 centres du périmètre urbain et péri urbain, placé sous la responsabilité de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES).
"Notre objectif, a-t-il expliqué, est de donner aux Sénégalais, partout où ils se trouvent, des chances égales de disposer d'une eau, pour leurs besoins domestiques, industriels, agricoles ou pastoraux".
"Nous voulons faire en sorte qu'aucun Sénégalais ne soit laissé sur le bord de la route, qu'on n'ait plus cette distinction entre urbain et rural en matière d'accès à l'eau. Malheureusement, jusqu'ici, on voit la population rurale comme une population défavorisée en matière d'accès à l'eau", a-t-il déploré.
Selon lui, le défi de l'heure est de construire des "pôles territoriaux de développement" en mettant l'accent sur la bonne gouvernance dans l'action publique, le capital humain et l'équité.
Revenant sur l'étude d'actualisation du schéma directeur de l'hydraulique urbaine hors Dakar-Thiès-Petite Côte, il a indiqué qu' elle représente "une anticipation sur l'évolution des besoins en eau, illustrés respectivement par la croissance économique moyenne de 3,1% et démographique de 2,8%".
M. Dièye a estimé que les résultats de l'étude d'actualisation du schéma directeur des centres de l'intérieur du pays renforceront la carte de l'eau potable, en complément de l'eau destinée à l'agriculture mais aussi de la dimension productive, désormais partie intégrante de la stratégie agricole.
Cette étude, a-t-il encore souligné, permettra au ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement de se projeter sur le moyen et long terme en matière de maîtrise de l'eau et de distribution à différents endroits du pays, surtout dans les centres urbains.
Cheikh Tidiane Dièye a indiqué que le pari de la sécurité de l'eau requiert une planification à long terme, notamment à l'horizon 2050 voire 2063, conformément à la vision africaine de l'eau. "Il nécessite également de prendre en compte tous les usages de l'eau et la diversification des sources, les technologies adaptées, une gouvernance inclusive et des financements innovants", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement a précisé que cette nouvelle approche de l'eau, dans toutes les études en cours ou à venir, nous transportera vers toutes les localités où la croissance des besoins en eau devient une équation à résoudre, citant "le Bassin arachidier pour la qualité de l'eau, le sud et le sud-ouest pour la qualité et la quantité, de même que l'est, le nord du pays etc. "C'est cela l'esprit des autoroutes de l'eau. Une idée généreuse qu'il faut convertir en impact social", a-t-il soutenu.
Le ministre a avancé en outre qu'en dehors des transferts d'eau depuis le lac de Guiers vers Dakar, cette étude confirme l'existence de champs captant assez importants dans certaines zones du pays qui permettront de produire une eau de qualité et en quantité suffisante et qui sera drainée ou transférée dans les grands centres urbains.