Après plus d'un mois d'interruption en raison d'une crise politique majeure avec le gouvernement de Tripoli reconnu par l'ONU, les autorités de l'Est de la Libye ont annoncé, jeudi 3 octobre, la reprise de la production et de l'exportation du pétrole issu de cette région du pays.
Interrompues depuis le 26 août dernier, la production et l'exportation du pétrole de l'Est de la Libye va donc pouvoir reprendre. Les autorités de l'Est du pays l'ont annoncé, ce jeudi 3 octobre, dans un communiqué publié sur Facebook. On peut y lire que « l'état de force majeure sur tous les gisements et terminaux pétroliers » est levé, et « la reprise de la production et des exportations » actée.
Cette décision du gouvernement soutenu par le maréchal Khalifa Haftar intervient, précise le texte, à la suite des efforts de médiation « couronnés de succès » pour sortir de la crise qui s'est nouée autour de la direction de la Banque centrale libyenne (BCL). Celle-ci est née au mois d'août dernier, quand le gouvernement de Tripoli reconnu par l'ONU a pris le contrôle de la BCL et en a remplacé le gouverneur de l'époque qu'il considérait comme trop favorable au clan Haftar.
Une production quotidienne divisée de moitié depuis le début du blocus
En représailles, les autorités de l'Est de la Libye ont alors décidé de bloquer les principales infrastructures pétrolières du pays, une décision radicale compte tenu du poids que représentent les hydrocarbures dans les revenus fiscaux du pays - la quasi totalité. Selon la Compagnie nationale de pétrole (NOC), la production quotidienne d'or noir a été divisée de moitié depuis le début du blocus.
Il aura donc fallu plus d'un mois pour régler le conflit autour de la BCL, une institution pourtant essentielle en Libye puisque c'est elle qui redistribue les recettes tirées des exportations de pétrole. Sa résolution est intervenue la semaine dernière, lorsque les deux exécutifs rivaux ont enfin réussi à se mettre d'accord sur un nom pour diriger la banque centrale : celui de Naji Issa qui a prêté serment ce mercredi. Le consensus a été trouvé sous l'égide de l'ONU qui a multiplié les pressions - tout comme d'ailleurs plusieurs pays occidentaux - pour parvenir à un règlement de la crise.