Une forte délégation gouvernementale, conduite par le ministre d'Etat, ministre en charge de la communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a rendu visite, hier jeudi 3 octobre 2024, au roi Untaanba, récemment reconnu comme « seul et unique roi du Gulmu » par l'Exécutif.
Reconnu comme « seul et unique empereur du Gulmu » par le gouvernement, quelques semaines plus tôt, à travers une décision du ministère en charge de l'administration territoriale, le roi Untaanba a reçu, hier jeudi 3 octobre 2024, dans l'après-midi, une forte délégation gouvernementale conduite par le ministre d'Etat, ministre en charge de la communication et de la culture, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Il avait à ses côtés ses homologues en charge de la sécurité, le commissaire divisionnaire de police Mahamadou Sana, des mines, Yacouba Zabré Gouba, et des infrastructures, Adama Luc Sorgho, et le Sécretaire général (SG) du ministère en charge de la défense, le colonel-major Jean-Baptiste Parkouda. C'est un accueil chaleureux qui a été réservé à la délégation par un parterre de princes, de princesses et de notables, au palais du 32e « Numbado », roi en gulmancema.
Un palais qui vibrait au rythme des tam-tams et des youyous d'une foule en liesse, tel un jour de fête. Quelques instants après l'arrivée de la délégation, le roi Untaanba, descendant de la lignée de Yenkouali, a fait son apparition, via l'antichambre, dans une ambiance jubilatoire. Conformément au protocole coutumier, le grand chancelier du Gulmu, Tédano Onadja, qui représente les familles princières, a salué le chef coutumier avant de souhaiter la bienvenue à ses hôtes.
A sa suite, la délégation gouvernementale a adressé également ses salutations au roi Untaanba. Place ensuite à un huis clos avec l'empereur. A l'issue duquel le ministre d'Etat a livré la quintessence de leurs échanges.
« Nous sommes prêts à jouer notre rôle »
« Nous sommes porteurs d'un message du gouvernement à sa Majesté. C'est un message d'hommage, de reconnaissance, d'unité et d'engagement », a-t-il résumé, rappelant au passage que les autorités coutumières, en leur qualité de garantes de la culture, jouent un rôle majeur dans la refondation du Burkina Faso, tant voulue par le président du Faso et son gouvernement.
Le roi a affirmé que cette volonté du pouvoir actuel d'impliquer activement les chefferies coutumières dans la mise en oeuvre de la politique révolutionnaire de restauration du patrimoine traditionnel est salutaire. Il s'est dit fier de constater d'ailleurs que la refondation « tant souhaité par le peuple » est en marche. « Nous saluons et encourageons cette rupture et nous vous disons oui, nous sommes prêts à jouer le rôle qui nous revient dans les chantiers de reconquête et de refondation de la terre de nos aïeuls », a-t-il déclaré.
Le ministre d'Etat, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, l'a invité à jouer pleinement sa partition dans le combat pour la souveraineté du Burkina Faso, mais aussi, à accompagner la nouvelle dynamique insufflée à la reconquête du territoire national. « Nous souhaitons une implication et un engagement plus actifs du roi et de toute sa communauté derrière les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) afin que nous puissions vaincre le terrorisme, le plus tôt possible, et ramener la paix dans la région de l'Est et sur toute l'étendue du territoire national », a-t-il insisté.
L'union sacrée des fils du Gulmu
Toutefois, a-t-il ajouté, la victoire sur l'hydre terroriste passe par l'union sacrée autour de la patrie. Ainsi, il a souhaité « vivement » que l'empereur continue d'être un catalyseur de paix, comme le dit si bien son nom de baptême « Untaanba » ou le rassembleur en gulmancema. « Nous l'invitons à s'impliquer personnellement pour le retour de l'unité entre tous les fils et toutes les filles du Gulmu. Car, l'ennemi et ses complices profitent des divisions pour nous affaiblir », a-t-il dit.
Sur cette question, le roi Untaanba a relevé que le bicéphalisme dans le Gulmu qui a duré quatre ans a, non seulement, mis à mal la cohésion, mais, a surtout interféré négativement sur la réponse sécuritaire face à l'hydre terroriste. De ce point de vue, il a pris l'engagement de travailler à rassembler davantage. « Je voudrais rendre hommage au président du Faso pour avoir pésé de tout son poids dans l'issue salvatrice de la crise de succession. Je souhaite que ce leadership agisse davantage pour assurer une réinsertion sociale emprunte de dignité à mon challenger ainsi qu'à ses principaux partisans », a conclu l'empereur.