Un scandale secoue actuellement la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC), révélant des pratiques de tribalisme dans les nominations des cadres camerounais. Cette situation met en lumière des tensions internes et soulève des questions sur l'équité et la représentativité au sein de cette institution financière régionale cruciale.
Selon des sources internes s'exprimant sous couvert d'anonymat, une disparité flagrante existe dans la répartition des postes de haut niveau. Un cadre supérieur révèle : "Aux services centraux à Elig Essono, sur 16 responsables camerounais, 12 sont ressortissants des régions du Sud et du Centre. C'est-à-dire que les huit autres régions se partagent 4 postes." Cette répartition déséquilibrée suscite l'indignation au sein de l'institution, censée promouvoir des valeurs d'équité.
L'origine de cette pratique remonterait à la nomination d'Evou Mekou, actuel président de la BDEAC, au poste de vice-gouverneur. Depuis lors, une tendance inquiétante s'est installée : chaque poste libéré par un Camerounais est systématiquement attribué à un ressortissant des régions du Sud ou du Centre.
Au cœur de ces manœuvres se trouverait NSOM Blaise, représentant de l'État du Cameroun au sein du Gouvernement de la BEAC. Il agirait en collaboration avec ATTIKIH MAMAI, Directeur de Cabinet du Gouverneur, pour favoriser la promotion de cadres moyens issus de sa région. Cette stratégie semble s'étendre jusqu'au recrutement interne, comme en témoignent les rumeurs concernant les nominations prochaines de NANGA Éric et MVIE MONEFONG, tous deux originaires du Sud.
Ces révélations mettent en lumière un réseau d'influence complexe au sein de la BEAC. NANGA Éric se présenterait comme l'homme de confiance de NSOM, tandis que MVIE MONEFONG revendiquerait sa proximité avec le Directeur de Cabinet du Gouverneur. Ces connections illustrent la profondeur du problème et son ancrage dans les structures de pouvoir de l'institution.
Cette situation place le nouveau gouverneur, le Centrafricain Yvon Sana Bangui, dans une position délicate. Il semble peiner à maîtriser ces dynamiques internes et à préserver les équilibres géopolitiques nécessaires au bon fonctionnement de la banque centrale.
Ces pratiques de favoritisme tribal soulèvent des inquiétudes quant à l'intégrité et l'efficacité de la BEAC. Elles risquent non seulement de créer des tensions internes mais aussi de compromettre la mission de l'institution dans la région. La BEAC, en tant qu'organe crucial pour la stabilité économique de l'Afrique centrale, se doit de maintenir une représentation équitable et des pratiques de recrutement transparentes.
Face à ces révélations, il est impératif que des mesures soient prises pour rétablir l'équilibre et la confiance au sein de la BEAC. Une enquête approfondie et indépendante pourrait être nécessaire pour évaluer l'étendue du problème et proposer des solutions concrètes. La mise en place de mécanismes de contrôle plus stricts et transparents dans les processus de nomination pourrait également contribuer à prévenir de telles dérives à l'avenir.