Tunis — Le réseau tunisien des droits et des libertés a organisé, ce vendredi après-midi, une marche à Tunis pour exprimer son refus de participer à l'élection présidentielle du 06 octobre prochain et pour demander la libération des personnes arrêtées dans l'affaire connue sous le nom de "complot contre la sûreté de l'État".
Environ 300 personnes, représentants de partis politiques de l'opposition dont le Parti Destourien Libre (PDL), d'associations, de syndicats et des indépendants, qu'ils soient membres du réseau ou non, ont pris part à cette marche, qui a débuté à la place de la République à Tunis. A cette occasion, les partisans du PDL ont appelé à la libération de la présidente du parti, Abir Moussi, actuellement en prison.
Les manifestants sont passés par l'avenue de Paris avant d'arriver à l'avenue Habib Bourguiba où ils ont été empêchés, par les forces de sécurité, d'atteindre le ministère de l'intérieur. Ils ont scandé des slogans critiquant principalement le processus électoral.
Des centaines d'agents de sécurité se sont rassemblés à l'avenue Habib Bourguiba et les rues adjacentes, bloquant le passage vers l'allée centrale de l'avenue Habib Bourguiba pour éviter les confrontations avec les partisans du candidat à la présidentielle Kaïs Saïed qui y célébraient la clôture de la campagne électorale de leur candidat.
De nombreuses personnalités politiques, syndicales et de la vie associative ont pris part à la marche, parmi lesquelles Bassem Trifi, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme (LTDH), Neïla Zoghlami, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Romadhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Chaïma Issa, membre du Front du Salut national, Khalil Zaouia, du parti Ettakatol, et Neji Jalloul, secrétaire général du Parti de la Coalition nationale, ainsi que les anciens députés Mohamed Hamdi et Ahmed Seddik.
Dans une déclaration à l'agence TAP, Neïla Zoghlami, présidente de l'ATDF a fait savoir que la marche porte un message que "le climat électoral n'est pas démocratique" estimant que l'amendement de la loi électorale une semaine avant le scrutin est "une atteinte à l'institution judiciaire".
Et d'ajouter : "la manifestation est la soupape de sécurité des droits et des libertés et nous n'y renoncerons pas".
Fondé en septembre dernier, le réseau tunisien des droits et des libertés regroupe 18 associations et partis politiques.