L'atelier de restitution de l'étude d'actualisation du schéma directeur de l'hydraulique urbaine, en dehors de Dakar, Thiès et la Petite Côte, s'est tenu avant-hier,jeudi, sous l'égide de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES). Cet événement a rassemblé divers acteurs du secteur, marquant une étape cruciale dans la gestion des ressources en eau du pays.
Dr Cheikh Tidiane Diéye ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement a ouvert l'atelier en soulignant l'importance de cet événement pour la mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement. Ce schéma directeur représente, selon lui, l'interprétation technique de la vision stratégique de l'État, inspirée par le projet de transformation systémique du Sénégal, sous l'impulsion de Son Excellence, M. le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Dans son discours, le ministre a mis en lumière les inégalités territoriales et sociales qui persistent entre le triangle Dakar-Mbour-Thiès et les autres régions, rappelant que le taux de pauvreté s'élève à 8,9 % à Dakar, 29,7 % dans d'autres centres urbains et 53,3 % dans le milieu rural. Il a insisté sur la nécessité d'orienter les efforts vers des projets à fort potentiel de transformation économique et sociale, tout en soulignant l'importance de la bonne gouvernance.
« L'eau doit devenir un instrument de promotion du développement humain intégral, » a-t-il déclaré, appelant à une distribution équitable et inclusive des réalisations hydrauliques. L'étude présentée lors de cet atelier est conçue comme une anticipation des besoins futurs en eau, en tenant compte d'une croissance économique moyenne de 3,1 % et d'une croissance démographique de 2,8 %.
Le directeur général de la SONES a également pris la parole, affirmant que l'organisme joue un rôle clé dans l'établissement d'un service public de qualité pour tous les Sénégalais. Il a rappelé que l'objectif principal reste de garantir un accès équitable à une eau de qualité, qu'elle soit destinée à des usages domestiques, industriels ou agricoles « Le contexte dicte l'attitude, en droite ligne de la commande de l'État, traduire en infrastructures hydrauliques le nouveau référentiel de l'État du Sénégal dans la perspective de la transformation systémique à l'horizon 2050, voire 2063, conformément à l'agenda africain.
Il s'agit surtout de créer les conditions d'une alimentation en eau potable durable sans discrimination liée à la zone d'habitat et au pouvoir d'achat », a fait savoir Amadou Niang Directeur Général de la SONES qui renseigne que des forages et des stations de traitement d'eau seront établis à Koungheul, Nioro du Rip, où l'approvisionnement en eau demeure problématique. De plus, des interventions sont prévues dans les régions de Tambacounda, Bakel, Kédougou, Kolda, Vélingara, Sédhiou, Lingère, Matam, Ndioum et Khombole.
Ces initiatives visent à transformer durablement la qualité de l'eau, notamment dans le Bassin Arachidier et la zone sud, suscitant l'espoir d'une amélioration significative de l'accès à l'eau potable pour les populations locales.
Selon toujours le ministre de l'Hydraulique, ce type de délimitation ne sera plus une frontière de différenciation de traitements, encore moins d'exclusion
« Il est essentiel de ne plus faire de transfert sec d'un point A à un point B, mais d'assurer l'alimentation en eau de toutes les localités traversées, » a-t-il précisé, soulignant l'importance de l'inclusion sociale et de l'élimination des discriminations entre les zones urbaines et rurales.
« Nous devons transformer cette vision en programme économique et social grâce à la centralité de l'eau », a affirmé le ministre, insistant sur l'importance de la gouvernance participative et de l'implication de tous les acteurs concernés. En clôturant l'atelier, le ministre Dièye a exprimé son espoir que les résultats de cette étude contribueront à renforcer la carte de l'eau potable au Sénégal et à intégrer la dimension productive dans la stratégie de l'eau agricole.
« La transformation économique et sociale doit emprunter la voie des autoroutes de l'eau, » a-t-il conclu, appelant à une mobilisation générale pour relever ce défi crucial pour le développement du pays.