Ile Maurice: Le clip «BLD» sort du bois, massivement partagé

La bataille des vidéos et slogans est déjà lancée sur les réseaux sociaux. Quelques heures à peine après la dissolution du Parlement et l'annonce de la date des élections générales, fixées au 10 novembre, des partisans de l'opposition frappaient fort avec une vidéo massivement partagée sur WhatsApp, Facebook et Instagram.

On y entend la voix de certains chanteurs de l'ancien groupe 666 Armada et on y voit un lion, qu'on présente comme le «King Mauritius», les auteurs faisant sans nul doute référence à Navin Ramgoolam. Dans cette réplique au fameux «Vire Mam» de 2014, on y voit des scandales émaillant les précédents mandats du gouvernement de Pravind Jugnauth. Le refrain ? La référence au slogan #BLD, qui a vu le jour lors de la manifestation pacifique du 29 août 2020, qui avait réuni des dizaines de milliers de personnes dans les rues de la capitale, dans le sillage du naufrage du Wakashio.

Le naufrage du vraquier japonais et la marée noire qui en avait découlé est d'ailleurs un des dossiers brûlants évoqués dans la vidéo. On y retrouve également l'affaire Kistnen, la Stag Party, le planting, les inondations, des squatteurs, la brutalité policière, la cherté de la vie, l'arrestation de Raquel Jolicoeur et de Zantakwan, pour ne citer que ces cas-là. Parmi ceux qui ont partagé le clip : Shakeel Mohamed, sur Instagram. Si elle a été plébiscitée par de nombreuses personnes, d'autres ont fait part de leur désapprobation.

Déplorant que des images des kanwars qui ont pris feu soient incluses dans la vidéo, en pleine période de Durga Puja.

Sollicité, Shakeel Mohamed dénonce ce qu'il perçoit comme une tentative de diviser les différentes communautés. «Pourquoi quand un hindou partage cette vidéo, tout va bien, mais quand c'est Shakeel Mohamed, ça devient un problème ? Ils essayent de tourner ça en affaire communale», lance-t-il, furieux. «Zot pe servi mwa pou kre divizion ant hindou ek mizilman», ajoute-t-il, tout en exprimant sa colère et sa frustration face aux attaques personnelles qu'il a subies, certains internautes allant jusqu'à appeler à l'abattre.

Il montre du doigt les partisans du MSM, qui alimentent selon lui les tensions. «Ces commentaires viennent majoritairement d'agents du MSM. Ils veulent créer la division. Cette vidéo a été montée par un hindou et c'est un hindou qui me l'a envoyée. Kifer bizin koz kominal ?»

Le député rappelle également que dans la vidéo, on voit le chef de la Special Striking Team, Ashik Jagai, prier dans une mosquée et un dargah, soulignant que son intention n'a jamais été de critiquer une communauté ou une religion. «Est-ce que cela signifie que je critique les musulmans alors que je suis moi-même musulman ?» Pour Shakeel Mohamed, tout cela fait partie d'une stratégie plus large pour le discréditer, lui et les autres dirigeants du Parti travailliste.

Il nous réfère à une déclaration du député Mahend Gungapersad qui, au dernier meeting des Rouges à Triolet, avait indiqué que les trois cibles principales des attaques du MSM seraient Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Shakeel Mohamed. «C'est dégueulasse surtout quand j'entends Pravind Jugnauth dire qu'il veut une campagne propre, alors que derrière, ils font des choses comme ça. C'est cheap. Ils veulent créer du désordre dans le pays.»

Shakeel Mohamed insiste que la vidéo n'a pas été produite par le PTr et qu'elle circulait avant qu'il ne la relaie sur ses réseaux sociaux.

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