Au Ghana, la manifestation de trois jours contre les mines d'or illégales s'est achevée samedi 5 octobre au soir, par une veillée. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Accra, en hommage à la cinquantaine de manifestant détenus, et pour dire que la lutte et loin d'être finie.
Des centaines de bougies allumées, brandies une à une haut vers le ciel pluvieux, devant l'Accra Sport Stadium dans la capitale du Ghana. La foule, elle, scande en choeur le nom des 53 manifestants arrêtés.
Parmi eux, Ezekiel Adi, étudiant à Accra. « Nous continuerons de manifester tant qu'ils ne libèrent pas nos amis. Ce ne sont pas des criminels. Les vrais criminels sont ceux qui polluent nos rivières, ce sont eux qui doivent être arrêtés ! »
Devant eux, un écran géant diffuse les images de rivières couleur ocre, polluée par le Galamsey, l'exploitation illégale de l'or. Un sujet maintenant au-devant de la scène selon Jo Johnes, Ghanéen d'une vingtaine d'années. « Si l'on ne fait rien, nos enfants vont souffrir. Ici, au moins, on voit des gens qui n'approuvent pas cette absurdité. Le mouvement grandit doucement, et je crois que justice sera rendue, si ce n'est pas par le gouvernement, ça sera par le peuple. »
Plusieurs milliers de personnes réunies, des pétitions envoyées au gouvernement, le tout sans accroc avec la police. Aucun doute : ces trois jours ont été une vraie réussite pour Emmanuel Sarpong, l'un des organisateurs. « Quand on a commencé à en parler sur internet, beaucoup de monde pensaient qu'on ne serait pas capable de réunir autant de gens. Donc voir toutes ces personnes, de plus en plus nombreuses chaque jour, c'est définitivement une victoire. »
Le collectif donne maintenant une semaine aux autorités pour répondre à leurs demandes... sous peine de retourner dans la rue.
Des manifestants arrêtés portent plainte
À noter que 32 des 53 manifestants arrêtés ont déposé plainte ce week-end contre le procureur général et l'inspecteur général de la police pour violation de leurs droits humains fondamentaux. Des grèves et autres manifestations contre le Galamsey, notamment organisée par la conférence des évêques catholiques, sont prévues la semaine prochaine.