Même si pour l'instant, il n'y a pas de statistiques sur le nombre de femmes qui souffrent du cancer du sein en Centrafrique, les spécialistes de santé rapportent que la plupart des victimes trouvent la mort faute connaissance appropriée. À l'occasion de ce mois d'octobre rose consacré à la lutte contre cette maladie, l'association O fil des femmes créée en 2022 par Mylène Limbio s'active pour combattre le cancer du sein.
« J'invite les femmes centrafricaines, jeunes mamans, à vraiment aller se faire dépister », lance Mylène Limbio. Assise dans un fauteuil en rotin dans la concession de son restaurant, la femme reprend son souffle. En 2019, cette mère de deux enfants constatait une boule dans son sein gauche alors qu'elle prenait sa douche. « Ce n'est qu'après avoir fait les examens qu'on m'a diagnostiqué effectivement que j'avais le cancer. Sur le coup, quand on vous dit que vous avez un cancer du sein, j'ai paniqué. J'ai tout de suite pensé mort. J'ai été très triste, j'ai pleuré. »
Le rythme se ralentit et les larmes coulent lorsqu'elle remonte le fil de son histoire. « C'est la partie humainement femme qui est très difficile à accepter. Vous partez vous faire opérer. Vous êtes bien, vous sortez de la salle d'opération et vous voyez la moitié qui n'est pas là. C'est assez frustrant, c'est assez déroutant, c'est assez. Il y a pas de mots pour définir ça. »
Une fois l'ablation du sein réalisé avec succès, Mylène a créé l'association au fil des femmes pour combattre cette maladie. « Je tenais vraiment à créer cette association-là pour pouvoir aider les femmes qui n'ont pas les moyens justement de pouvoir se faire diagnostiquer, explique-t-elle. Il faut peut-être déjà commencer par là sensibilisation dans les hôpitaux avec des médecins qui nous ont rejoint et nous essayons vraiment beaucoup la sensibilisation pour le moment. »
L'association O fil des femmes, en partenariat avec l'Institut Pasteur de Bangui, organise régulièrement des campagnes de dépistage pour barrer la route à cette maladie.