Avec les inondations dans l'Extrême-Nord du Cameroun, le pont reliant le centre de la ville de Yagoua et les quartiers populaires comme Kaskao ou encore Gabara a cédé sous la pression des eaux. La mairie a fait installer une passerelle en planches pour permettre à ceux qui ne peuvent pas emprunter de pirogue de circuler. Une situation qui perturbe fortement le quotidien de ses habitants et ceux des arrondissements voisins depuis bientôt un mois. Reportage.
Avant l'effondrement du seul pont du centre-ville de Yagoua, ville de l'Extrême-Nord du Cameroun, Vincent était agriculteur. Depuis l'incident, il s'est trouvé une nouvelle occupation : il régule la circulation sur une passerelle provisoire installée sur les deux extrémités de ce qui reste de la structure du pont. « Nous avons essayé d'adapter les choses pour que les gens puissent passer », explique-t-il.
Cette passerelle en planches est fragile. Conséquence : seuls les piétons, les vélos et les motos sans charges lourdes peuvent passer. Pas moyen pour les véhicules de transports de circuler. « Ça ralentit totalement les activités puisque c'est un pont principal qui relie vraiment deux côtés de la ville », souligne un autre riverain.
La rupture du pont a également perturbé la première semaine de cours : plusieurs élèves, notamment ceux du primaire, ont changé d'établissement.
Pierre Lirawa, maire de Yagoua, espère des solutions plus pérennes pour l'avenir de cette ville, frappée par le changement climatique : « Il faut refaire ce pont et le dupliquer parce que c'est la seule voie. Les besoins de la ville sont nombreux. Il faut entre autres refaire les salles de classes et les circuits d'approvisionnement en eau potable détruites par les inondations et recaser les populations sinistrées qui habitent les zones inondables sur un site approprié. »
La destruction de ce pont à Yagoua est venue s'ajouter à d'importants dégâts matériels causés par les inondations dans la région l'Extrême-Nord du pays où les eaux ont détruit près de 9 000 habitations, et des milliers d'hectares de cultures.