Malgré une consommation d'énergies qui a augmenté de 583,29 Gwh au Sénégal entre 2023 et 2024, le potentiel de réduction des consommations est évalué á plus de 36% avec les mesures d'efficacité et de gestion énergétique.
A condition de mettre à l'échelle les différents projets et programmes en cours de développement avec l'AEME (Agence pour l'économie et la maîtrise de l'énergie) qui a échangé sur la problématique, le vendredi 4 octobre dernier avec les membres du Collectif des journalistes économique (COJES).
Entre 2022 et 2023, les consommations d'énergies ont augmenté de 583,29 Gwh et, rien que dans l'administration sénégalaise, la facture d'électricité s'élève à 71,6 milliards de francs Cfa. C'est beaucoup plus que la puissance électrique totale installée au Sénégal en 2012 qui était d'environ 500 MW. Il convient dès lors de travailler à réduire drastiquement la consommation énergétique non seulement dans le secteur électrique mais aussi des transports, entre autres.
C'est tout l'enjeu des différents projets et programmes en cours de développement avec l'AEME (Agence pour l'économie et la maîtrise de l'énergie) qui, au cours d'un atelier qui s'est tenu le vendredi 4 octobre dernier à Dakar, a échangé sur la problématique avec des membres du Collectif des journalistes économiques (Cojes). La Directrice générale de l'AEME, Madame Mame Coumba Ndiaye, a planté le décor en soulignant que « Le secteur de l'énergie reste caractérisé par des consommations croissantes du fait de la dynamique démographique et de développement économique ».
Il s'y ajoute le problème de la maitrise des coûts de l'énergie qui restent élevés malgré les efforts déployés dans ce sens, en plus de la subvention tarifaire. Cependant, les actions déjà entreprises par l'AEME à travers la mise en oeuvre de son programme a permis de réduire la facture de 8,527 milliards de FCfa dans l'administration et une consommation réduite de 76,9 GWh soit des économies financières totales de près de 17 milliards de FCfa.
En outre, le potentiel de réduction des consommations des ménages est évalué á plus de 30% avec les mesures d'efficacité et de gestion énergétique. « Il est très possible de contenir ces tendances à des niveaux beaucoup plus bas avec le déploiement plus rapide des programmes d'envergure dans le domaine de la maitrise de l'énergie », selon la Directrice générale de l'AEME qui indique que le potentiel national d'économie d'énergie est évalué á 36% rien que pour le sous-secteur de l'électricité.
Consciente des enjeux de l'économie et la maîtrise de l'énergie, les journalistes économiques, par la voix du Coordonnateur du Cojes, ont reconnu que « la question de l'économie d'énergie, la maîtrise ou l'efficacité énergétique n'occupe qu'une place marginale dans la presse au Sénégal ». Comme l'a souligné Dialigué Faye, Coordonnateur du Cojes, les discours vis-à-vis de l'énergie auxquels on peut avoir accès, émanent d'acteurs qui ont un intérêt direct pour les questions énergétiques (opérateurs d'électricité, services administratifs compétents, associations écologistes, associations de consommateurs, industries minières, etc). Mais c'est pour souligner qu'« il y a sans doute des raisons d'ordre sociologique à cela car », a-t-il expliqué, « il semble que l'économie d'énergie est un comportement, une mentalité ».
Cela peut paraître paradoxal mais, au-delà des questions environnementales, dans un contexte où le pouvoir d'achat se rétrécit à cause de la hausse des prix du pétrole, du gaz et de l'électricité, l'inflation, la hausse des coûts des matières premières, « il s'avère nécessaire de consacrer beaucoup d'énergie à la sensibilisation des masses afin de les convaincre que : « économiser l'énergie, c'est libérer du pouvoir d'achat », selon le Coordonnateur du Cojes.
Tour à tour, les spécialistes de l'AEME qui ont fait des présentations ont démontré qu'une démarche de rationalisation conduit forcément à consommer mieux plutôt que consommer plus d'où l'enjeu de l'efficacité énergétique.