Sous la verrière du Grand Palais à Paris, l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé, lors de son XIXe sommet, son passage de 88 à 93 membres. « Notre organisation modernisée a su prouver qu'elle gagnait chaque jour en attractivité et influence », a déclaré la secrétaire générale de l'OIF, Louise Mushikiwabo, lors de son discours de clôture. Ces nouveaux membres, au nombre de cinq, sont le Chili, l'État allemand de la Sarre, la Nouvelle-Écosse, l'Angola et la Polynésie française.
La veille, le président français, Emmanuel Macron, avait plaidé pour un espace francophone uni face aux crises, devant des dizaines de dirigeants africains. Trois pays francophones du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger), avec lesquels Paris entretient des relations tendues depuis les coups d'Etat des dernières années, n'ont pas été de cette rencontre internationale. Contrairement à la Guinée de retour à l'OIF, mise en sanction après le coup d'Etat de septembre 2021. Le Sénégal aura été aussi l'un des absents majeurs de ce XIXe sommet. Les raisons de ce rejet d'invitation n'ont pas été officiellement communiquées, mais c'est un boycott qui soulève des inquiétudes.
En effet, les présidents du Sénégal ont toujours pris part à ce sommet de manière régulière. Cette année, ce rituel diplomatique, considéré comme un symbole des liens étroits entre Dakar et Paris, semble être abandonné. Ce qui a suscité des questions chez les observateurs et les personnalités diplomatiques. Le ministre libanais de l'Information a affirmé que son pays comptait sur la France, beaucoup plus que sur d'autres pays, pour défendre les intérêts du Liban, qui fait face à une offensive aérienne et terrestre d'Israël. Emmanuel Macron a annoncé, à l'occasion d'une conférence de presse, que les 88 membres de l'OIF demandaient « unanimement » un cessez-le-feu « immédiat et durable » au Liban.
Emmanuel Macron veut faire de la Francophonie un « espace d'influence diplomatique»
Le président français a assuré que la Francophonie était un « espace d'influence » et a plaidé pour que ses membres portent « ensemble une diplomatie » qui défend la « souveraineté et l'intégrité territoriale », « sans doubles standards ». « La Francophonie est un espace d'influence diplomatique qui nous permet d'embrasser les enjeux du siècle », a-t-il rappelé. L'ONU a rappelé le sous-financement de la crise humanitaire que connaît la RD Congo à deux mois de la fin de l'année. Les besoins du pays sont énormes. Sept millions de personnes ont fui les violences des groupes armés, alors que la réponse humanitaire est trop faible. L'OIF qui compte désormais 93 États et gouvernements membres tenait, pour la première fois depuis 33 ans, un sommet en France, siège de l'organisation.