La Gécamines, au lieu de concentrer ses efforts sur son objet social, à savoir : la prospection, la production et la commercialisation des minerais, se trouve embourbée dans un cycle de dépenses inefficaces, alimenté par une direction qui semble plus préoccupée par le confort de ses cadres que par la viabilité de l'entreprise, dénonce le personnel de ce géant minier. Dans un contexte où l'industrie minière congolaise devrait rayonner, c'est un sinistre tableau qui se dessine. En effet, un montant faramineux de 9,6 millions de dollars a été déboursé par Gécamines pour des services liés aux voyages et aux frais de missions, selon les révélations d'« Africa Intelligence ».
Des dépenses laissant entrevoir un avenir sombre pour cette société emblématique. Bien plus, la plateforme-forme citoyenne « Kudia Talala » a lancé une alerte dans deux points de presse à Lubumbashi, les 6 et 14 septembre pour soulever des préoccupations majeures concernant des dysfonctionnements et des cas probables de détournement de fonds au sein de cette entreprise minière. Le Directeur Général actuel, Placide Nkala, est au coeur des accusations d'incompétence et de conflits de gestion.
Selon Jean-Pierre Muteba, Président National de « Kudia Talala », la situation de la Gécamines est alarmante, avec des pratiques de gestion douteuses qui menacent la transparence et l'intégrité financière de l'entreprise. Dans la foulée, « Kudia Talala » a décrété la vente illégale de remblais de minéraux par des intermédiaires libanais et chinois, entraînant un manque à gagner significatif pour la République démocratique du Congo et la province du Lualaba.
D'où, le questionnement sur la responsabilité dans cet échec retentissant. Entre le Directeur Général, Placide Nkala, et le Directeur Général Adjoint en charge de la Production minière et du développement du patrimoine géologique, Monga Banza Ludovic, qui est réellement à l'origine des dysfonctionnements qui minent cette entreprise emblématique ? La question demeure.
La Société générale des carrières et des mines (Gécamines) se meurt à petit feu, et le constat est aussi alarmant qu'accablant. Loin d'assurer ses missions essentielles de prospection, de production et de commercialisation, c'est un échec patent qui s'observe au sein d'une entreprise minière autrefois emblématique, où des millions de dollars sont dépensés dans des dépenses non constructives.
En effet, les frais de mission exorbitants pour les déplacements des cadres de la société deviennent un symbole de cette décadence. Il est légitime de se demander qui est véritablement responsable de cet échec cuisant : le Directeur Général, Placide Nkala, ou le Directeur Général Adjoint en charge de la Production minière et du développement du patrimoine géologique, Monga Banza Ludovic ? Ces dirigeants semblent avoir pris des décisions désastreuses qui nuisent à la pérennité de Gécamines, transformant une société jadis florissante en une entité rongée par des pratiques douteuses.
Depuis avril 2023, Gécamines a fait appel à l'agence de voyages Malabar Business Travel (MBT), une décision qui s'est avérée des plus controversées. Cette agence, dirigée par le Britannique Ritchie Callaghan et domiciliée à Lubumbashi, a facturé des prestations à plusieurs millions de dollars. En effet, un montant faramineux de 9,6 millions de dollars a été déboursé par Gécamines pour des services liés aux voyages et aux frais de missions, selon les révélations d'« Africa Intelligence ».
La signature de ce contrat par le DG, Placide Nkala, a donné lieu à l'émission d'une centaine de factures par MBT, incluant la location de véhicules, les nuitées d'hôtel, l'achat de billets d'avion, ainsi que l'affrètement d'un avion à huit reprises pour certains trajets. Ces dépenses, au lieu de contribuer à la relance de la Gécamines, creusent davantage son déficit financier.
La location de véhicules, par exemple, représente une charge colossale pour les finances de la Gécamines, avec des factures dépassant les 100 000 dollars, atteignant même un record inacceptable de 234 000 dollars pour des services dont la nature reste à clarifier. Une telle opacité dans la gestion des ressources financières soulève de nombreuses interrogations quant à la gouvernance de cette entreprise publique.
En outre, alors que Gécamines peine à redresser son image et à se relancer sur le marché, les dépenses pharaoniques engagées pour des services souvent superflus soulèvent des inquiétudes. Les frais de mission et les déplacements, notamment de Lubumbashi vers Likasi et Kolwezi, révèlent une gestion dysfonctionnelle qui ne fait qu'aggraver la situation.
Une nouvelle alerte a été lancée par « Kudia Talala », une plate-forme dédiée au contrôle citoyen, qui a dénoncé d'importants dysfonctionnements ainsi que des cas présumés de détournement de fonds au sein de la Gécamines, sous la direction du directeur général actuel, Placide Nkala. « La situation de la Gécamines est préoccupante. Après notre forum, des syndicats représentatifs de la société se sont également réunis et ont une nouvelle fois souligné les dysfonctionnements persistants.
Aujourd'hui, nous souhaitons aborder les problèmes liés à l'incompétence des responsables de la Gécamines, ainsi que les conflits qui continuent de miner sa gestion. L'incompétence se manifeste de plusieurs façons, et il est important de noter que le DG Placide Nkala a été nommé administrateur à Primera, tout en continuant de gérer les finances de la Gécamines comme s'il s'agissait de sa propre caisse.
Le comité de gestion est composé du DG et de deux directeurs généraux adjoints, l'un chargé des Finances et des partenariats, et l'autre des Mines. Dans une gestion normale, le DG devrait signer conjointement avec le DGA chargé des Finances pour effectuer tout retrait d'argent, conformément aux dispositions de l'OHADA. Malheureusement, le DG Nkala effectue des retraits directement à la caisse en donnant des injonctions au directeur financier.
De plus, bien qu'il ait été nommé à un autre poste, il refuse de procéder à la remise et reprise. Nous pensons qu'il est impératif que le ministre donne des injonctions au président du conseil d'administration pour que cette remise et reprise se fasse. Nous accorderons quelques jours pour que cette situation soit régularisée ; à défaut, les travailleurs de la Gécamines, ainsi que tous les membres de notre mouvement « Kudia Talala », organiseront des actions pour empêcher M. Nkala de continuer à diriger cette société », a déclaré Jean-Pierre Muteba, président national de « Kudia Talala ».
Pour « Kudia Talala », la situation actuelle dans la province du Lualaba, notamment dans le secteur minier, ne peut perdurer.
Selon cette organisation, des remblais de minerais de la Gécamines sont vendus par des intermédiaires libanais et chinois. « Ces vendeurs n'ont pas payé la Gécamines. Ils ont signé des contrats pour l'achat de remblais, mais il n'existe aucune trace de paiement, que ce soit du côté de la banque ou de la Gécamines. Cependant, ces matériaux ont été revendus à des acheteurs chinois et libanais. Cela constitue un manque à gagner pour la République démocratique du Congo et pour la province du Lualaba», a dénoncé le mouvement «Kudia Talala».