En Tunisie, l'Instance en charge d'organiser la présidentielle a annoncé, ce lundi 7 octobre, la victoire du président sortant Kaïs Saïed, avec 90,7 % des voix. L'Isie a également indiqué le taux de participation de 28,8%, soit le plus fort taux d'abstention depuis l'avènement de la démocratie en 2011. Les deux autres candidats, Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui ont obtenu respectivement 7,35% et 1,97% des suffrages, selon l'Isie.
L'Isie, devant un parterre de journalistes et d'observateurs, a annoncé les chiffres provisoires : 90,69% très précisément pour Kaïs Saïed, le président sortant est donc réélu. C'est très légèrement plus que ce que lui attribuait un sondage, réalisé par un Institut privé et diffusé à la télé nationale, dimanche soir qui donnait Kaïs Saïed vainqueur avec 89,2%.
Un chiffre donc plus haut et symboliquement fort puisque la barre des 90 % est dépassée. On rappellera très rapidement que plusieurs candidats qui souhaitaient participer au scrutin ont été empêchés de le faire, qu'il y avait deux candidats face au président Saïd dont l'un a été emprisonné, mais qu'importe, le plébiscite pressenti a bien eu lieu.
Les partisans du président tunisien n'ont pas attendu les résultats préliminaires pour laisser éclater leur joie. Klaxons et youyous ont été entendus dans le centre de Tunis dès dimanche soir quand le premier sondage a été rendu public. Des centaines de Tunisiens sont descendus fêter la victoire de Kaïs Saïed qui les a rejoints.
Il y a été accueilli au son de slogans comme « le peuple réclame Kaïs à nouveau ».
Dépeint comme un hyperprésident, voire même comme un dictateur, Kaïs Saïed qui s'est emparé des pleins pouvoirs, en 2021, continue pourtant d'être populaire en Tunisie. On le sent sur le terrain. Beaucoup le soutiennent.
Cet ancien assistant de droit à l'élocution quasi mécanique est perçu comme un homme droit, intègre et surtout comme une digue contre le retour de l'ancienne élite politique issue de la révolution et notamment contre les islamistes d'Ennahdha. Cela peut paraître paradoxal, mais en votant Kaïs Saïed, dimanche, de nombreux Tunisiens avaient l'impression de faire un vote sanction.