Le vice-président kényan, Rigathi Gachagua, doit s'exprimer cet après-midi, devant le Sénat alors qu'une motion de destitution à son encontre a été déposée la semaine dernière à l'Assemblée nationale. Onze charges ont été retenues contre lui. Les députés signataires lui reprochent notamment d'avoir poussé à la division ethnique, d'avoir fait pression sur une juge ou encore de s'être enrichi grâce à la corruption. C'est surtout sur ce point, que lundi 7 octobre 2024 soir, Rigathi Gachagua a tenu à s'expliquer lors d'une adresse à la Nation.
La motion de destitution accuse Rigathi Gachagua d'avoir amassé, après son élection, des biens d'une valeur supérieure à 5 milliards de shillings, soit environ 35 millions d'euros. Des soupçons « scandaleux » selon le vice-président qui pendant plus de 30 minutes a exposé en détail la liste de ses biens et leurs conditions d'acquisition : « Je veux que les Kényans sachent que Righathi Gachagua a été un homme d'affaires avant d'être un politicien. Et heureusement, ça a été durant la période Mwai Kibaki. Les affaires marchaient bien, on pouvait faire de l'argent et j'en ai fait. M'attaquer pour des affaires qui ont 15 ans, c'est mesquin. »
Un jeu risqué pour Ruto
Le vice-président continue de dénoncer un complot politique, orchestré par le président William Ruto. Un jeu qui pourrait s'avérer dangereux. Depuis les consultations populaires vendredi, de nombreuses voix demandent sa destitution également. « Ils sont arrivés au pouvoir en duo, ils le quitteront en duo, lance Martha Karua, présidente du parti d'opposition Coalition nationale arc-en-ciel (Narc). Voilà, ce que disent les Kényans. La présidence et l'ensemble du gouvernement ont été destitué par les Kényans le 25 juin durant les manifestations de la génération Z. »
Rigathi Gachagua doit s'exprimer devant le Sénat à 17h. Il aura deux heures pour exposer sa défense.