La République démocratique du Congo (RDC) a donné ce weekend le coup d'envoi de la vaccination contre le mpox (variole simienne). Il s'agit d'une mesure supplémentaire d'importance vitale qui vient s'ajouter aux efforts en cours pour lutter contre l'épidémie et particulièrement pour enrayer la propagation de cette maladie virale et sauver des vies, a souligné la branche régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La vaccination qui a été lancée dans la ville de Goma, à l'est du pays, cible en priorité les travailleurs de la santé et les intervenants en première ligne, tout comme les contacts des cas confirmés, les contacts de ces contacts et d'autres groupes à risque.
La vaccination sera déployée dans 11 des zones de santé les plus touchées dans les provinces de l'Équateur, du Nord-Kivu, de Sankuru, du Sud-Kivu, du Sud-Ubangi et de la Tshopo, a précisé l'OMS Afrique dans un communiqué de presse.
Etape primordiale
La République démocratique du Congo a reçu 265.000 doses du vaccin MVA-BN offertes par l'Autorité de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire de la Commission européenne, Gavi, l'Alliance du vaccin et le gouvernement des États-Unis.
« Alors que nous déployons tous les efforts possibles pour enrayer la flambée de mpox, le déploiement du vaccin est une étape primordiale pour limiter la propagation du virus et garantir la sécurité des familles et des communautés », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique.
« Les vaccins sont un moyen important mis en place dans la lutte contre les flambées et nous sommes reconnaissants à nos partenaires qui ont offert ces doses. Nous collaborons étroitement avec les autorités nationales pour les distribuer efficacement à celles et ceux qui en ont le plus besoin », a-t-elle ajouté.
L'OMS recommande que la vaccination soit utilisée dans le cadre d'une riposte intégrée comprenant une surveillance renforcée, la participation des communautés, la recherche des contacts, les mesures de santé publique et sociales et la prise en charge appropriée des cas.
L'agence onusienne et ses partenaires travaillent en étroite collaboration avec les autorités nationales pour transposer à une plus grande échelle et renforcer toutes les actions de lutte essentielles pour sauver des vies et mettre fin à la flambée.
En vue de renforcer la riposte en cours à la flambée, plus de 300 experts de l'OMS oeuvrant dans le cadre des actions d'éradication de la poliomyélite en République démocratique du Congo ont été intégrés à la riposte au mpox.
Ces experts sont dotés d'une grande expérience de terrain en santé publique, et particulièrement en surveillance active au niveau communautaire et dans les établissements de santé. Ils ont une bonne connaissance en matière d'enquêtes sur les cas, de recherche des contacts et de communication sur les risques, et ils ont été en première ligne de la lutte contre la poliomyélite et contre d'autres maladies à prévention vaccinale.
Lutter contre les fausses informations
Dans le cadre des préparatifs à la vaccination contre le mpox, l'OMS a apporté son appui aux autorités sanitaires nationales dans un certain nombre de domaines tels que la formation des travailleurs de la santé, l'amélioration des systèmes de distribution des vaccins et des infrastructures de stockage et de transport des vaccins, la mobilisation communautaire, ainsi que la supervision et l'évaluation du processus en vue d'une distribution efficace des vaccins.
Des efforts sont aussi déployés pour amplifier les actions visant à déceler et à lutte contre les fausses informations et la désinformation autour des vaccins, et pour collaborer avec les responsables communautaires et les dignitaires religieux en vue d'améliorer l'accès aux informations correctes.
Les vaccins contre le mpox sont actuellement en quantité limitée, particulièrement en Afrique. En septembre 2024, l'OMS a ajouté le MVA-BN à sa liste de préqualification en tant que premier vaccin contre le mpox, une démarche qui devrait faciliter un accès élargi et à temps à ce produit d'importance vitale dans les communautés qui en ont urgemment besoin. Le but est de réduire la transmission du mpox et de mettre fin à la flambée en cours.
L'OMS collabore avec des partenaires tels que Gavi, l'Alliance du vaccin et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance afin de créer un mécanisme de distribution des doses offertes par d'autres pays et d'effectuer des achats directs auprès du fabricant du vaccin.
Depuis le début de 2024, la République démocratique du Congo a notifié plus de 30.000 cas suspects et confirmés en laboratoire, ainsi que 990 décès liés au mpox. Ce pays concentre 90 % des cas de mpox notifiés par 15 pays de la Région africaine cette année.