Burkina Faso: Interdiction des plastiques - Un bol d'air pour l'environnement

Le Burkina Faso a franchi un pas décisif lors du conseil des ministres du mercredi 2 octobre 2024, en interdisant les emballages et sachets plastiques. Cette décision, bien que radicale, est une réponse pragmatique à une urgence écologique qui menace à la fois notre environnement et notre santé. Mais au-delà de l'annonce, quels en seront les impacts réels ? Et comment les Burkinabè vont-ils s'adapter à ce changement de taille ?

Les sachets plastiques, omniprésents dans notre quotidien sont devenus une véritable catastrophe environnemen-tale. Les sachets qui volent dans nos rues, bouchent nos caniveaux, polluent nos terres et nos cours d'eau, sont responsables de multiples nuisances. Les sols deviennent moins fertiles, les animaux s'asphyxient en ingérant

ces matières indigestes, et les microplastiques finissent par se retrouver dans nos assiettes. Face à cette situation, il était grand temps que le gouvernement prenne des mesures fortes. Selon le ministre en charge de l'environnement, de l'eau et de l'assainissement, Roger Baro, un délai de six mois sera accordé à tous les acteurs pour se conformer à la nouvelle loi.

Cependant, il ne suffit pas de légiférer pour changer les habitudes. Il faut un véritable changement de paradigme, et cela passe par l'engagement de tous. Certes, des Organisations de la société civile (OSC) intervenant dans la préservation de l'environnement étaient déjà dans la dynamique de proposer des alternatives avec de sachets biodégradables et bien d'autres sacs adaptés.

Mais, il fallait une mesure forte à l'image de celle du conseil des ministres du mercredi 2 octobre 2024, interdisant les emballages et sachets plastiques. Le secteur industriel devra se réinventer en investissant dans des matériaux alternatifs, biodégradables, comme les emballages en papier, en carton, ou encore en fibres naturelles. Mais surtout, c'est dans les foyers que se jouera la vraie bataille.

Nous devrons apprendre à consommer différemment, à renoncer à la commodité immédiate des plastiques pour des choix plus responsables.

Le gouvernement se doit aussi d'accompagner cette transition. La sensibilisation des citoyens sera cruciale où il faudra manier le bâton et la carotte. Un soutien devra être apporté aux petits commerçants qui, pour beaucoup, dépendent encore de ces emballages bon marché.

Promouvoir les marchés zéro déchet

Des incitations fiscales pour l'utilisation de matériaux écologiques, des subventions pour la création d'alternatives locales, ou encore la promotion d'initiatives comme les marchés zéro déchet, seront des leviers essentiels pour garantir la réussite de cette interdiction. Le moins que l'on puisse dire est que cette mesure est une opportunité pour le pays des Hommes intègres de jouer un rôle de leader régional dans la lutte contre la pollution plastique.

En s'inspirant des pays comme le Rwanda, qui a déjà réussi à bannir les plastiques depuis plusieurs années, le Burkina Faso peut non seulement protéger son environnement, mais aussi renforcer sa position dans la dynamique mondiale de développement durable. Bien sûr, tout ne sera pas parfait dès le départ. Des résistances sont inévitables.

Les contrebandiers de sachets plastiques trouveront probablement des failles à exploiter, et certaines régions du pays pourraient être plus lentes à adopter les nouvelles mesures. Mais l'essentiel est là : le Burkina Faso a pris conscience qu'il ne pouvait plus continuer ainsi. Cette interdiction marque donc un tournant dans notre rapport à la nature et à la gestion de nos déchets.

Pour la première fois, un cadre réglementaire fort est mis en place pour protéger notre écosystème des ravages d'une consommation irraisonnée. Alors que la planète est en proie à des défis climatiques sans précédent, cette décision du gouvernement est une lueur d'espoir. Elle nous rappelle que nous avons le pouvoir de transformer notre mode de vie pour préserver notre environnement, à condition d'avoir le courage et la volonté de le faire. La fin des plastiques au Burkina Faso est en marche. A nous, citoyens, d'en être les premiers acteurs et les véritables garants.

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