Au Sénégal, 41 listes de candidats ont été validées par la Direction générale des élections pour participer aux législatives anticipées du 17 novembre 2024. Les recalés ont 24h pour déposer leurs recours au niveau du Conseil constitutionnel avant la publication de la liste définitive. Mais, une certitude déjà : les Sénégalais auront à choisir entre un grand nombre de candidats.
Conséquence directe de l'absence de parrainage citoyen, filtre à candidatures pour ces législatives anticipées, les Sénégalais auront à choisir entre 41 listes de candidats. Un scénario semblable à celui de 2017 avec 47 listes à l'époque, raison pour laquelle l'ex-président du pays, Macky Sall (2012-2024), avait introduit l'obligation d'avoir la signature d'au moins 0,5% du corps électoral pour les législatives de 2022.
« Une pléthore de candidats qui va entrainer une polarisation de l'élection et invisibiliser les petits partis », analyse le professeur en sciences politiques, Maurice Soundieck Dione, avec des électeurs qui risquent de se concentrer sur les quatre mouvances politiques les plus connues : trois du côté de l'opposition, emmenées respectivement par Macky Sall, l'ex-Premier ministre Amadou Ba et l'ex-maire de Dakar Khalifa Sall. Et du côté du pouvoir, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef).
Le Pastef qui n'a d'ailleurs pas hésité à mettre pour certains des 46 départements du pays des membres du gouvernement en tête de liste, comme le ministre de la Santé Ibrahima Sy à Podor.
Recours de la coalition d'opposition emmenée par Macky Sall
Parmi les recalés par le ministère de l'Intérieur pour ces législatives anticipées, deux listes départementales de la coalition de l'opposition Takku Wallu emmenée par Macky Sall. Faute de candidats suffisants pour les départements de Podor et d'Afrique de l'Ouest. La coalition a 24 heures pour présenter une liste corrigée.
À noter que la coalition de l'opposition Takku Wallu Sénégal a déposé un recours ce 7 octobre 2024 devant Conseil constitutionnel contre la candidature de l'actuel Premier ministre Ousmane Sonko, aux législatives du 17 novembre 2024. Takku Wallu Senegal demande au Conseil des sages de statuer sur sa possible inéligibilité, à la suite de sa condamnation à 6 mois de prison avec sursis en mai 2023 pour diffamation.
Pour rappel, le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye, élu en mars avec 54% des voix, s'est retrouvé avec un Parlement dominé par les partisans de l'ancien chef d'État Macky Sall. Il a annoncé sa dissolution en septembre provoquant des législatives anticipées.