Madagascar: Filière chocolat - La « colonne sans fin » de Brancusi à exposer en France et en Suisse

L'artiste suisse en la personne de Mathias Kaspar est en terre malgache en vue de nouer une collaboration avec son homologue malgache Stéphanie Rodier et l'école de la chocolaterie Edenia basée à Nanisana.

« L'objet de ce partenariat consiste à mettre en oeuvre un projet visant à promouvoir l'image du chocolat malgache à l'échelle internationale, et ce, à travers l'art. Ainsi, les parties prenantes vont recréer la colonne sans fin de Brancusi, mais cette fois-ci à base de chocolat. Nous allons ensuite exposer ce nouveau produit innovant dans les musées en France à la fin de l'année et en Suisse à compter de 2025 ».

Le directeur de l'école de la chocolaterie Edenia, Achille Rajerison, a exposé le projet lors d'une conférence de presse tenue récemment à son siège à Nanisana. Il rappelle que Madagascar dispose d'une matière première très prisée sur le plan international : le cacao fin. « Nous devons l'exploiter sur place avant de procéder à son exportation afin de créer plus de valeur ajoutée à la Nation tout en contribuant à la création d'emplois locaux », a-t-il réitéré.

Concept « hand-made »

Pour Stéphanie Rodier, une artiste fondeur spécialisée dans le domaine de la création de sculptures en aluminium, elle a avoué que l'exploitation de ce métal est similaire à la fabrication du chocolat. Dans le cadre de ce projet, « nous allons ainsi réaliser des sculptures en chocolat. Il s'agit ici de la « colonne sans fin » de Brancusi. Pour ce faire, nous accompagnons des jeunes talentueux et ayant du savoir-faire sur différents domaines afin de développer le concept « hand made » depuis la création de ce chocolat jusqu'à son conditionnement. Nous disposons déjà d'un atelier localisé à Ivato qui promeut les talents des jeunes dont certains sont illettrés. Notre objectif est de valoriser les objets de récupération en vue de fabriquer des articles recyclés qui seront par la suite mis en vente aux touristes ayant visité la destination Madagascar », a-t-elle fait savoir.

600 arômes

Mais qui est Brancusi ? De son vrai nom Constantin Brancusi, c'est une figure emblématique de la sculpture au 20e Siècle et de l'histoire de la modernité. Ce sculpteur roumain est décédé en 1957 à Paris. « Nous avons mis en place ce projet pour honorer Brancusi qui a rénové les sculptures modernes. La « colonne sans fin » de cet artiste de renom est un oeuvre central de l'art moderne. En Suisse, un collectif d'artistes a fondé une association intitulée « Association de la Colonne sans Fin en chocolat, même ». Et dans le cadre de notre partenariat avec l'artiste fondeur Stéphanie Rodier et l'école de la chocolaterie, nous allons faire grandir cette « colonne sans fin » de Brancusi à Madagascar, et ce, en exploitant l'ingrédient principal qu'est le chocolat. Je pense que le cacao de Madagascar fait partie des meilleures qualités du monde, compte tenu de sa biodiversité endémique. En effet, une graine de cacao peut contenir jusqu'à 600 arômes surtout quand on trouve différentes plantations aux alentours de l'exploitation. Par ailleurs, des jeunes malgaches sont mobilisés pour la fabrication des emballages, entre autres, avec une petite machine que j'ai fait construire », a confié l'artiste conceptuel Mathias Kaspar.

Ecole de la nature

Pour sa part, Achille Rajerison, directeur de l'école de la chocolaterie, a soulevé que le but de l'exposition de cette « colonne sans fin » de Brancusi dans les musées en France et en Suisse, est d'attirer les amateurs et les professionnels en chocolat à contribuer au développement de la filière cacao de Madagascar. « Nous prévoyons également de lancer un projet de construction d'une école primaire au profit des enfants défavorisés dans le village de Soatanana, près de Vatomandry. Il s'agit d'une zone enclavée alors que le site est favorable à la plantation de cacaoyers. Le concept vise à mettre en place une école à part entière que l'on va nommer l'école de la nature et de l'environnement en adaptant l'éducation à la réalité sur place et au contexte local. Autrement dit, il serait mieux d'éduquer les enfants dès leur jeune âge sur comment on cultive des cacaoyers et bien d'autres produits de rente afin qu'ils puissent se professionnaliser plus tard dans ces filières porteuses. Ce qui permettra à notre école de chocolaterie de s'approvisionner d'une manière régulière en fèves de cacao pour former des futurs artisans chocolatiers à Madagascar. Force est en effet de remarquer que le prix de cette matière première ne cesse de flamber depuis ces derniers temps, et ce, au détriment des petits transformateurs », a-t-il évoqué.

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