Piraterie, pêche illégale, trafics illégaux... Le golfe de Guinée constitue un espace maritime essentiel à sécuriser.
Le contre-amiral Yann Bied-Charreton, adjoint opérations du commandant en chef pour l'Atlantique, a présenté l'engagement des forces armées françaises dans cette région, indique le ministère français des Armées dans un communiqué. « C'est une zone d'aubaine pour les trafiquants : pirates en haute mer, brigands près des côtes, narcotrafiquants, pêcheurs sans scrupules, passeurs de migrants..., indique le contre-amiral Bied-Charreton.
Un exemple : la pêche illégale non déclarée et non réglementée représente un manque à gagner d'environ 1,5 à 3 milliards d'euros pour les nations riveraines ». Au regard de ces menaces, la France appuie les États riverains du golfe de Guinée à assurer leur propre sécurité maritime, notamment depuis 1990 à travers l'opération Corymbe.
« Cette opération créé un système complet et cohérent de partenariats vers les marines riveraines », a souligné le contre-amiral Bied-Charreton. Dans le cadre de cette opération, la France a mis en place deux initiatives que sont l'académie maritime embarquée Siren et l'exercice Grand African Nemo.
L'Académie Siren est « une Académie maritime à destination des nations riveraines du golfe de Guinée proposant des cours théoriques et pratiques sur la sécurité des sociétés maritimes avec un large panel d'intervenants de l'Union européenne mais aussi des Nations unies », a indiqué le communiqué soulignant que des exercices sont ainsi élaborés selon différents enjeux : la pollution, le narcotrafic, la pêche illégale mais aussi les sauvetages en mer.
L'exercice Grand African Nemo 2024 permet d'opérationnaliser cette coopération. « À travers plusieurs scénarios, nous mobilisons toutes les nations riveraines du golfe de Guinée », a rappelé le contre-amiral Bied-Charreton. Cet entraînement est co-organisé par la France et l'architecture de sécurité maritime de Yaoundé, « une organisation regroupant les États riverains depuis 2013 pour mettre en place, avec l'Union européenne, un dispositif complet de zones de responsabilités le long des côtes ».
Pour l'édition 2024, 55 unités africaines sont impliquées dans l'exercice, « un chiffre qui témoigne de son intérêt ». Elles s'entraîneront dans leur zone d'activité, mais pas que « cette année, la Côte d'Ivoire va se déployer dans d'autres pays, c'est une première », s'est réjoui le contre-amiral.