Madagascar: Restitution des Îles Éparses - Arnaud Guillois plaide pour la poursuite des discussions

Questionné sur le dossier îles éparses, l'ambassadeur français, Arnaud Guillois, indique que les négociations au sein de la commission mixte sont toujours d'actualité. Aucune date pour une nouvelle réunion de cette entité n'est indiquée pour l'heure.

Les discussions se poursuivent. C'est le ton de la réponse d'Arnaud Guillois, ambassadeur de France, à propos de l'affaire des îles éparses entre l'Hexagone et la Grande île. Hier, lors de la célébration du soixante-dixième anniversaire de la création de l'armée d'autodéfense japonaise à la résidence de l'ambassade du Japon à Ivandry, le diplomate français a été questionné sur la restitution des îles à Madagascar.

Malgré un silence de plus d'un an et demi, les discussions sur la restitution des îles à Madagascar restent toujours d'actualité selon Arnaud Guillois. Pour lui, la commission mixte paritaire « a vocation à se réunir ». Selon lui, « il n'y a pas de calendrier précis sur la réunion de la commission, mais elle va se réunir.

Je n'ai pas de date à vous indiquer, mais la commission va se réunir en temps voulu ». À noter qu'après le report sine die de la réunion de la commission à Paris en 2022, les discussions sont restées au point mort.

De son côté, le ministre des Forces armées, Lala Monja Sahivelo, lui aussi présent à Ivandry, tient presque le même discours que l'ambassadeur. «Comme l'a toujours dit le président de la République, les discussions se poursuivent», avance-t-il. Il élude cependant la question sur les avancées de ces négociations.

« Concernant les avancées de ces discussions, le mieux c'est de demander à la ministre des Affaires étrangères, vu que c'est son ministère qui s'occupe de cette affaire », a-t-il poursuivi.

Incomparable

Lala Monja Sahivelo se dit tout de même plein d'espoir sur l'issue des négociations. « Vu que les Nations unies ont déjà accepté les conditions, on se doit d'espérer. On a de l'espoir, car nous sommes des hommes de foi », affirme le ministre.

La mise en place de la Commission mixte pour les négociations sur les îles éparses a été décidée entre Andry Rajoelina, président de la République, et son homologue français, Emmanuel Macron, lors de leur première rencontre, à Paris, en 2019. Elle s'est réunie pour la première fois en novembre de la même année au palais d'Andafiavaratra, à Antananarivo.

Les deux parties ont conclut sur «l'existence d'un différent sur la souveraineté», à l'issue de cette première manche. Il a aussi été convennu qu'une deuxième réunion devait se tenir à Paris, en 2020. À cause de la crise sanitaire, le rendez-vous a été reporté. Il était ensuite prévu que la deuxième réunion se tiennent en début novembre 2022, mais il n'a une nouvelle fois pas eu lieu.

La raison de ce second report était que Madagascar a changé de ministre des Affaires étrangères en pleine discussion. Le ministre Richard Randriamandranto a démissionné de ses fonctions en 2022 pour avoir pris unilatéralement position sur la guerre en Ukraine. Richard Rakotonirina, ministre de la Défense nationale de l'époque, a pris l'intérim.

Pour expliquer le long report de la réunion de la commission mixte paritaire, l'ambassadeur français avance des situations en cascade qui se sont déroulées depuis 2022.

« Il ne vous a pas échappé qu'il y avait eu un changement de ministre des Affaires étrangères malgache à l'automne 2022. Ensuite, il y a eu les échéances électorales à Madagascar puis en France. Mais la commission existe toujours », soutient Arnaud Guillois.

Sur un possible parallélisme de forme avec le Royaume-Uni qui cède la souveraineté de l'archipel Chagos à l'île Maurice, le diplomate français parle de « cas incomparable ». Pour lui, le cas des îles éparses ne peut pas être assimilé à la situation de l'archipel mauricien. La raison étant que la France et Madagascar ont créé la commission mixte paritaire, et c'est à cette commission de décider de la suite des négociations. Ainsi, il ne faut pas nécessairement s'attendre à la même posture que les Britanniques de la part des responsables français, d'après les dires de l'ambassadeur Arnaud Guillois.

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