En réaction aux opérations répressives et aux arrestations menées le 1er octobre lors des manifestations pacifiques #FearlessOctober contre la crise du coût de la vie et la mauvaise gouvernance, Isa Sanusi, directeur d'Amnesty International Nigeria, a déclaré :
« Les autorités nigérianes doivent mettre fin à leur approche répressive des manifestations pacifiques et écouter les critiques, alors que le pays traverse la pire crise économique qu'il ait connue depuis trois décennies. Mardi 1er octobre, les personnes venues manifester pacifiquement ont été confrontées à un usage injustifié et excessif du gaz lacrymogène, et à des arrestations arbitraires, en particulier à Abuja. Des membres des forces de sécurité lourdement armés ont bloqué l'accès à des espaces utilisés pour des actions de protestation dans de nombreuses villes. Des personnes ayant organisé des manifestations ont par ailleurs été arrêtées à Kano et à Plateau.
« Ce qui s'est passé le 1er octobre montre que les autorités nigérianes ne relâchent pas leur action répressive contre la contestation. Cinq organisateurs de manifestations arrêtés à Kano se trouvent toujours en détention dans un lieu inconnu à Abuja, sans accès à un avocat ni à leur famille. Cela témoigne d'un mépris total pour leurs droits humains.
Ce qui s'est passé le 1er octobre montre que les autorités nigérianes ne relâchent pas leur action répressive contre la contestationIsa Sanusi, directeur d'Amnesty International Nigeria
« Le gouvernement doit cesser d'utiliser le personnel de sécurité afin de priver les gens de leur droit de manifester pacifiquement, et prêter attention aux véritables griefs qui ont déclenché les manifestations. Des millions de personnes n'ont pas les moyens de se nourrir ou de payer leurs frais de santé et de scolarité. De nombreuses familles sont au bord de la famine, tandis que la corruption et la mauvaise gestion prennent de l'ampleur. Aucune des promesses faites par le gouvernement pour résoudre ces problèmes n'a été concrétisée.
« Les autorités nigérianes doivent libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées avant et pendant les manifestations du 1er octobre, y compris celles qui ont été arrêtées depuis les manifestations nationales du mois d'août. Les charges de trahison forgées de toutes pièces retenues contre certains participants aux manifestations du mois d'août doivent également être abandonnées. »
Complément d'information
Le Nigeria connaît actuellement une crise économique paralysante, avec des taux d'inflation atteignant 36 % sur l'alimentation. La fin des subventions sur le carburant en mai 2023 a plongé de nombreuses personnes dans la pauvreté, tandis que des représentant·e·s des autorités ont été accusés de corruption.
Les autorités nigérianes doivent mettre fin à leur approche répressive des manifestations pacifiques et écouter les critiques, alors que le pays traverse la pire crise économique qu'il ait connue depuis trois décenniesIsa Sanusi, directeur d'Amnesty International Nigeria
Du 1er au 10 août, les manifestations #EndBadGovernance organisées dans tout le pays se sont heurtées à une répression meurtrière, qui a donné lieu à des homicides et des arrestations de masse. Les autorités nigérianes ont, à plusieurs reprises, qualifié les manifestations de tentatives délibérées visant à déclencher des violences.