Selon des sources humanitaires citées mardi 8 octobre 2024 par Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, 940 000 personnes de plus ont été déplacées à l'intérieur du territoire congolais cette année, portant le nombre total de déplacés internes à plus de 6,4 millions. Bintou Keita, cheffe de la Monusco, est également intervenue, dénonçant les attaques du M23 dans un contexte de dégradation générale des droits de l'homme.
Les deux responsables onusiens se sont exprimés lors du Dialogue interactif renforcé sur la situation des droits de l'homme en RDC, au Conseil des droits de l'homme à Genève.
Une fois de plus, Bintou Keita a pointé du doigt le M23, qu'elle accuse d'avoir étendu son contrôle vers Lubero, dans sa quête de territoires en RDC. Elle a en outre reproché au mouvement, soutenu par Kigali, d'avoir attaqué des hôpitaux et des sites de déplacés lors de la prise de Kanyabayonga fin juin.
De son côté, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, a lancé un appel pressant aux pays exerçant une influence sur les groupes armés, leur demandant de faire tout leur possible pour mettre fin aux affrontements. « Tout rôle joué par le Rwanda dans le soutien au M23 au Nord-Kivu - et par tout autre pays soutenant des groupes armés actifs en RDC - doit cesser », a-t-il déclaré.
Conditions inhumaines dans les centres de détention des renseignements
Par ailleurs, Volker Türk a aussi évoqué la situation des droits de l'homme dans les centres de détention des services de renseignements en RDC. Il a dénoncé le fait que, dans certains de ces lieux, plusieurs détenus subissent des tortures et d'autres mauvais traitements, y compris des violences sexuelles, et sont détenus dans des conditions inhumaines, sans accès à leurs familles ou à leurs avocats.