Le 9 septembre dernier, un cas de kidnapping a secoué la localité d'Iavoloha. Un père de famille, travaillant dans la location de voitures, a été enlevé par un groupe de bandits armés. Parmi les trois ravisseurs arrêtés par les forces de l'ordre, l'un d'eux s'est avéré être un détenu censé purger sa peine à la maison de force de Tsiafahy.
Selon les informations recueillies auprès de la gendarmerie, tout a commencé lorsque le père de famille a reçu un appel pour une course de location. Il lui a été demandé de transporter une femme enceinte vers un hôpital. Une fois sur place, à Iavoloha, il a récupéré la prétendue patiente, mais rapidement, trois hommes sont montés dans la voiture. L'un d'eux a aspergé par un bigboss le conducteur et l'a menacé avec une arme de poing.
Les ravisseurs ont exigé une rançon de 30 millions d'Ariary. Ils ont dérobé sur place 800 000 Ariary en liquide, 100 euros en devises, ainsi que l'argent disponible sur les comptes mobile money de leur victime. Ne s'arrêtant pas là, les criminels ont contacté la famille de l'otage, exigeant le versement d'une somme supplémentaire pour sa libération. Après négociations, 16 millions d'Ariary ont été remis aux ravisseurs.
L'otage a été relâché le 10 septembre à Ambatomaro. Quelques jours plus tard, les bandits ont tenté de soutirer davantage d'argent à la famille en la menaçant à nouveau. Face à ces menaces répétées, la famille a décidé de déposer une plainte. Les forces de l'ordre ont rapidement lancé une enquête, traçant les appels des ravisseurs et exploitant les images des caméras de surveillance.
L'enquête a permis d'arrêter un premier suspect, qui a ensuite conduit à l'arrestation de ses deux complices cette semaine. L'un d'eux s'est révélé être un détenu condamné à 15 ans de prison pour meurtre en 2009, et qui aurait dû être incarcéré à la prison de Tsiafahy. Ce détenu, en liberté malgré sa peine non achevée, a été de nouveau arrêté pour son implication dans cet enlèvement, ainsi que pour association de malfaiteurs et vol.
Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de la sortie illégale de ce prisonnier de la prison de Tsiafahy, un établissement de haute sécurité. Ce dernier rebondissement met en lumière de graves failles dans le système carcéral et relance les débats sur la sécurité des prisons à Madagascar.