Madagascar est en première ligne pour la mise en place d'une coalition des pays avec une émission de carbone négative ou neutre.
En gestation. Des pays qui ont une émission de carbone négative ou neutre, également connus sous l'indicatif «Net zéro carbone», ou «pays carbone négatif», s'organisent en une coalition. Une initiative dans laquelle Madagascar est en frontline.
Il s'agit de l'une des informations qui ressort d'une rencontre avec la presse de Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères, hier. Une sortie médiatique dont l'objet a été de faire une synthèse de ses missions extérieures, dernièrement. Il y a eu, notamment, le Sommet de l'Avenir et l'Assemblée générale des Nations unies, qui se sont tenus à New York, en septembre.
Les discussions pour accélérer la création d'une coalition des pays carbone négatif se sont tenues durant une réunion en marge du Sommet de l'Avenir. «Madagascar fait partie des huit pays qui sont les poumons du monde. C'est-à-dire les pays avec zéro émission de carbone ou de carbone négatif. Aussi, la Grande île a décidé d'adhérer à la coalition des pays, qui comme elle, sont des poumons de la planète», indique la cheffe de la diplomatie malgache.
Plaidoyers
Madagascar fait en effet partie des pays considérés comme émettant le moins de gaz à effet de serre au monde. Il est considéré comme ayant une émission de carbone négatif puisqu'il séquestre largement plus de carbone qu'il n'en émet. Selon les informations, la coalition en gestation regroupera des États comme le Bhoutan, le Suriname et le Panama.
Pour l'heure, le nom de la coalition des pays carbone négatifs n'est pas acté. Durant la réunion en marge du Sommet de l'Avenir, ses futurs membres se sont convenus comme objectif d'officialiser la création de cette nouvelle entité internationale lors de la 29e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP 29), à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre.
Selon les explications, l'adhésion à cette coalition est, pour Madagascar, une manière de démontrer son engagement dans la lutte contre le changement climatique. Il s'agit aussi d'une manière de se positionner comme un acteur clé de la recherche de solutions environnementales durables. Le but est aussi de former un bloc avec les autres pays Net zéro carbone pour s'octroyer plus de poids dans les plaidoyers et négociations internationales.
Ces plaidoyers consistent à convaincre les pays industrialisés de respecter leur engagement d'appuyer et d'indemniser les pays carbone négatifs qui subissent les effets du changement climatique par le biais de différents mécanismes de financement. Ces fonds permettront de soutenir les efforts de protection de l'environnement, notamment des forêts qui sont des puits de carbone, mais aussi d'accélérer les actions de développement durable des poumons de la planète, dont Madagascar.
À la tribune des Nations unies, durant le Sommet de l'Avenir, la ministre Rasata a plaidé pour un renouvellement du multilatéralisme. Elle a affirmé que, pour Madagascar, le multilatéralisme "doit être plus inclusif, plus équitable et plus dynamique pour que les besoins des pays vulnérables, des pays insulaires en développement soient pris en compte».