C'est une procédure inédite au Kenya. Les députés ont voté mardi 8 octobre dans la soirée la destitution du vice-président, Rigathi Gachagua après une longue journée de débats. La motion doit encore être soumise au Sénat. Elle liste onze motifs de destitution. En rupture avec le président William Ruto depuis plusieurs mois, Rigathi Gachagua lui dénonce un « complot politique » et des accusations de « pure propagande ».
Pendant près de deux heures, le vice-président a tenté de se défendre face aux députés. Cette motion de destitution lui reproche, entre autres, des faits de corruption, d'avoir incité à la division ethnique ou encore d'avoir fait preuve « d'insubordination » envers le Président.
Rigathi Gachagua a rejeté ses accusations dans le détail avec un épais dossier monté par ses avocats, présentant diverses vidéos et documents. Il a nié par exemple son implication dans un scandale de corruption d'approvisionnement de moustiquaires. Il s'est aussi défendu d'avoir accumulé de manière inexplicable un patrimoine immobilier colossal, estimé à 36 millions d'euros. Plusieurs propriétés correspondraient selon lui au patrimoine de son frère défunt.
Mais ses explications n'ont pas réussi à convaincre les membres de l'Assemblée nationale présents, qui se sont prononcés dans la foulée. 281 d'entre eux ont voté en faveur de sa destitution. Bien au-delà des 233 voix nécessaires. Seuls 44 députés ont voté contre.
La motion de destitution doit désormais être débattue puis votée au Sénat où deux tiers des voix seront nécessaires pour qu'elle soit approuvée.