Cinq mille trois cent quatre-vingt-neuf candidats maires seront en course pour les prochaines élections municipales et communales. La Ceni a publié hier la liste officielle des candidats maires, conseillers municipaux et communaux dans les mille six cent quatre-vingt-quinze communes du pays.
6,90 %. C'est le taux d'augmentation du nombre de candidats maires, conseillers municipaux et communaux pour le scrutin du 11 décembre, par rapport aux dernières élections de 2019. Les Organes de vérification et d'enregistrement des candidatures (Ovec) avaient alors enregistré cinquante-trois mille quatre cent soixante-dix-neuf candidats en 2019 avec les candidats conseillers municipaux et communaux, tandis qu'ils en comptent cette fois cinquante-sept mille cent soixante-quatorze.
Cette hausse reste cependant assez inattendue, compte tenu de la pénurie de candidats observée lors de la période de dépôt des candidatures. Cette situation a même conduit les autorités à prolonger le délai de dépôt des candidatures d'une semaine, en raison du faible nombre de candidatures enregistrées à la date limite initiale. Ainsi, la période, qui devait se terminer le 19 septembre, a été prolongée jusqu'au 26 septembre.
Un total de cinq mille trois cent quatre vingt-neuf listes de candidats est officiellement enregistré pour les prochaines élections municipales. Étant donné que chaque tête de liste est le candidat maire, il y aura donc cinq mille trois cent quatre-vingt-neuf candidats maires pour les mille six cent quatre-vingt-quinze communes du pays.
Dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) hier, son président, Dama Andrianarisedo, a expliqué que toutes les communes ont des candidats. Quatre-vingt-une circonscriptions comptent néanmoins des candidats uniques. Le numéro un de l'institution d'Alarobia a également annoncé que le nombre maximal de candidats pour une même commune est de huit. Cette situation se présente dans huit communes.
Le fait que les candidats aient attendu la dernière minute pour déposer leurs dossiers s'explique par la complexité des procédures administratives nécessaires à la constitution des dossiers. Le certificat de régularité fiscale, ou l'État 211 bis, ainsi que le certificat de nationalité, ont été les plus difficiles à obtenir pour les prétendants. Vers la fin de la période de dépôt des candidatures, le certificat de nationalité a finalement été retiré des pièces à fournir pour les listes de candidats.
Grandes villes
Cette hausse du nombre de candidats coïncide également avec l'augmentation du nombre de communes par rapport à 2019. Parallèlement, le mandat des maires et des conseillers municipaux et communaux a aussi été modifié. Désormais, les élus exerceront un mandat de cinq ans, au lieu de quatre, comme c'était le cas précédemment. Ce rallongement vise à aligner le mandat électif des élus avec le plan quinquennal du président de la République.
La liste de candidats publiée par la Ceni hier promet quelques batailles intéressantes, surtout dans les grandes villes, notamment les chefs-lieux de provinces. Pour la commune urbaine d'Antananarivo (CUA), les sept candidats ayant déposé leurs dossiers ont tous été validés. Parmi eux figurent la Présidente de la délégation spéciale (PDS), un député, un ancien Premier ministre, deux anciens candidats à la présidentielle et deux fils de figures politiques, qui vont concourir pour l'hôtel de ville d'Analakely.
Dès la publication de la liste des candidats, la loi stipule que les maires et les PDS sont démissionnaires d'office. Ce sera donc le cas pour Harilala Ramanantsoa, qui a déjà fait ses adieux à ses collègues de la commune. Elle a toutefois tenu à préciser que ce n'est qu'un "à bientôt".
Malgré des affaires judiciaires les impliquant, certains candidats ont quand même été validés par la Ceni. Dans la commune urbaine de Mahajanga, la candidature de Patrick Raharimanana a été acceptée, malgré une affaire judiciaire pour avoir divulgué l'itinéraire du président Andry Rajoelina lors d'une tournée régionale. Il en est de même pour l'actuel maire d'Antsiranana, Jean Luc Djavojozara, dont la candidature a été validée par la Ceni. Il a pourtant été condamné par le tribunal.