Tanger — Des experts ont mis en avant, mardi à Tanger, le fort potentiel de l'économie bleue pour assurer la souveraineté alimentaire des États africains, renforcer la résilience climatique et soutenir le développement économique, à travers la création d'emplois.
Dans leurs recommandations ayant sanctionné les travaux d'une rencontre préparatoire tenue la veille de la 3è Conférence ministérielle de haut niveau sur "l'Initiative de la Ceinture Bleue", les experts ont relevé que les défis en matière d'économie bleue sont certes nombreux, mais les scientifiques africains sont à même d'apporter des solutions aux demandes des décideurs politiques, afin de les accompagner à mettre en place une gestion soutenable des ressources marines.
Ils ont souligné, dans ce sens, que les relations entre les initiatives d'économie bleue et la recherche scientifique sont inextricables, et ne peuvent être dissociées, notant que tout effort visant à développer des secteurs, tels que la pêche et l'aquaculture, sans une base solide d'expertise scientifique locale, risquent d'être inefficaces voire contre-productifs.
Les experts se sont accordés sur l'importance d'accompagner l'investissement dans des pratiques durables, et d'un soutien scientifique interdisciplinaire solide, notant que plusieurs solutions communes existent dans le Continent et attendent d'être soutenues politiquement.
Ils ont, en outre, appelé à une transformation profonde dans la manière d'apporter des politiques de soutien à la recherche dans le domaine, vecteur d'innovation, afin de garantir que les stratégies et les budgets gouvernementaux soient bien orientés. Par ailleurs, les experts ont mis en avant la nécessité pour chaque État africain de soutenir et de s'assurer du bon fonctionnement des efforts de collecte des données marines standardisées sur le long terme, ces efforts étant essentiels au développement de l'économie bleue et nécessaires à la bonne gestion des ressources halieutiques.
Ils ont aussi recommandé aux Etats africains de mettre en place et d'alimenter des plateformes numériques analytiques qui facilitent, améliorent et accélèrent le rendu de l'expertise scientifique, compte tenu de l'importance de ce type de plateformes dans le soutien du partage d'informations en matière d'économie bleue.
La rencontre d'experts s'inscrit dans le cadre de la 1ère édition de la Semaine Africaine des Océans, qui englobe une série de rencontres et d'échanges des ministres en charge de la pêche et de l'économie bleue et de hauts responsables sur les enjeux et les défis de la croissance économique que jouent les océans dans le continent africain.
Organisée par le ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, en partenariat avec la Banque mondiale, sous le thème "Construire une base pour stimuler l'alimentation et les emplois dans le cadre d'une approche de développement de l'économie bleue", cette Conférence ministérielle s'est tenue avec la participation de représentants de 32 pays, dont 16 délégations conduites par des ministres.