Dakar — Des autorités d'enquête sénégalaises prennent part à un atelier de "renforcement de capacités" sur le financement du terrorisme, qui s'est ouvert mardi à Dakar, pour leur permettre de mieux s'imprégner des "dispositifs et des mécanismes" de lutte contre ce phénomène.
L'objectif de cette rencontre consiste à "renforcer la police, la gendarmerie, les douanes et les services de renseignements dans le domaine de la lutte contre le financement du terrorisme", a expliqué le commissaire Mame Seydou Ndour, directeur général de la Police nationale.
L'atelier devrait contribuer à "l'amélioration de la lutte contre le financement du terrorisme grâce à une meilleure connaissance du dispositif et des mécanismes de lutte par les acteurs impliqués dans la lutte contre le terrorisme et son financement", a-t-il dit.
"Aucun État n'est à l'abri du terrorisme"
M. Ndour soutient que "la lutte contre le financement du terrorisme passe par une meilleure connaissance des dispositifs et des mécanismes pertinents par les acteurs impliqués".
"Cette activité est d'une importance capitale, car aucun État n'est à l'abri du terrorisme", a-t-il affirmé.
Le directeur général de la Police nationale relève que "dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté où les terroristes évoluent en réseau, la lutte devient encore beaucoup plus difficile".
Il fait remarquer que "le terrorisme, comme toute activité humaine, a besoin de ressources pour s'alimenter et continuer d'exister, recruter, entretenir, nourrir, équiper et perpétrer des attentats".
"Pour combattre le terrorisme, a-t-il dit, il est important de lutter contre son financement, car sans moyens, il est difficile pour les groupes terroristes d'atteindre les objectifs visés."
"Cette activité [...] est d'autant plus intéressante qu'elle est portée par des experts du GIABA et, surtout, des formateurs sénégalais [...] dont la présente activité est la duplication de la formation qu'ils ont reçue au profit principalement" des participants à cet atelier, a expliqué M. Ndour.
Il les a exhortés à suivre "avec intérêt" cette formation afin d'en tirer les enseignements utiles pour leur métier, en vue d'en faire un usage opportun à chaque fois que de besoin.
Le commissaire Mame Seydou Ndour les a aussi invités à en faire "la restitution pour leurs collègues qui n'ont pas pu prendre part à cette activité".
"Ce rassemblement est un testament..."
Le directeur des politiques de recherche du GIABA, le Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest, Mu'Azu Umaru, souligne que cette rencontre est également l'occasion d"'échanger des connaissances et de collaborer".
Il s'est réjoui de l'engagement du Sénégal dans le combat contre le financement du terrorisme. "Ce rassemblement est un testament à l'engagement du Sénégal en ce qui concerne son système financier et sa contribution à la lutte régionale et mondiale contre le terrorisme", a-t-il déclaré.
"Les défis auxquels nous sommes confrontés, dans la lutte contre le financement terroriste, ne sont ni limités à des frontières ni isolés dans leurs portes", a signalé Mu'Azu Umaru, appelant "tous les participants à s'engager pleinement à partager leurs idées et à apprendre les uns des autres".
Pour Mu'Azu Umaru, l'apprentissage collectif est essentiel pour garantir que les résultats de cette formation soient à la fois "efficaces et déterminants".
L'atelier prévu sur une durée de quatre jours va "comporter des exposés thématiques suivis de discussions, de lectures commentées, de travaux pratiques en groupe et de projections de vidéos suivies de commentaires".