Trois hommes ont été traduits au parquet pour avoir kidnappé un loueur de voitures, à Iavoloha. L'un d'eux est un condamné qui purge quinze ans de prison.
Enlèvement, séquestration, extorsion de fonds, association de malfaiteurs et vol. Ces crimes sont reprochés à trois hommes qui ont été présentés au parquet hier, par les gendarmes de la Section de recherches criminelles (SRC) de Fiadanana. Le kidnapping a eu lieu à Iavoloha, le 9 septembre, et la victime, un loueur de voitures, a pu les identifier.
L'un des suspects, Mandimbisoa Rakotovololona, est un détenu de la maison de force de Tsiafahy. Selon un communiqué de la gendarmerie, il a été condamné pour meurtre en 2019 et doit purger une peine de quinze ans d'emprisonnement. « Il a déclaré qu'il était en corvée extérieure, ce qui explique sa sortie de prison », précise le même document.
Le 9 septembre, un prétendu client a contacté le loueur de voitures pour lui demander de conduire sa femme à la maternité, car elle serait sur le point d'accoucher. Il lui a donné rendez-vous à Iavoloha. À son arrivée à l'endroit indiqué, l'automobiliste, seul à bord, a été approché par trois hommes armés d'un pistolet automatique.
Audition
Deux d'entre eux se sont dirigés vers lui, tandis que le troisième a ouvert la portière arrière gauche, est monté à l'intérieur et a pulvérisé du gaz « BigBoss » sur lui. La victime, ne pouvant plus voir et souffrant d'asphyxie, a été tirée vers l'arrière, ses mains et ses pieds scotchés, et ses yeux masqués avec un masque bucconasal. Elle a été coincée entre les sièges.
Les malfaiteurs ont ensuite emmené leur otage sur la RN 7, en direction du Sud. L'un conduisait, un autre était assis à ses côtés et le troisième surveillait l'otage à l'arrière. Selon la victime, durant son audition à la gendarmerie, ses ravisseurs lui ont expliqué qu'ils ont été payés 30 millions d'ariary pour le tuer, mais qu'ils ne le feraient pas s'il leur remettait cet argent.
Ils l'ont fouillé et ont pris 800 000 ariary, 100 euros et son téléphone. Pris de peur, il les a suppliés:
« J'ai un solde sur mon portable, vous pouvez également le retirer, mais ne me tuez pas ! » À l'annonce de cet argent, les kidnappeurs ont fait demi-tour. Ils ont traversé plusieurs quartiers d' Andoharanofotsy, Antsakaviro, à la recherche de « cash point » pour retirer de l'argent. Personne ne pouvait leur fournir la somme nécessaire.
La nuit tombée, ils se sont arrêtés à Betongolo. Au matin, ils ont repris la route jusqu'à Ambatomaro, où ils ont finalement réussi à retirer le solde et ont abandonné leur otage. Au total, ils sont parvenus à extorquer 3 200 000 ariary. Après sa libération, la victime a reçu de nouveaux appels de ses kidnappeurs, qui lui réclamaient encore de l'argent. Il a refusé de leur en envoyer, ce qui a entraîné des menaces de leur part de l'enlever à nouveau ainsi que sa famille. Le parquet d'Antananarivo, ayant reçu sa plainte, a transmis l'affaire à la SRC, le 14 septembre.
