Plusieurs postulants ont reçu des lettres pour se présenter à des interviews durant les prochaines semaines dans des ministères et des corps parapublics. Cette manœuvre fait tiquer d'autant plus que la Public Service Commission (PSC) et la Disciplined Forces Service Commission doivent geler tous les processus de recrutement dès que le Parlement est dissous. Cependant, ces deux instances ne sont pas concernées directement par ces entretiens, bien que l'opposition ait obtenu des renseignements selon lesquelles elles recrutent en cette période de campagne électorale.
Différents ministères avaient lancé des appels à candidatures sans passer par la PSC pour le recrutement de general workers, par exemple. La délégation de pouvoirs permet aux secrétaires permanents de procéder aux recrutements. C'est sous cette dérogation que les interviews se font dans des ministères.
Par exemple, nous avons en notre possession la copie d'une lettre venant du ministère des Infrastructures publiques, adressée à un postulant, lui expliquant que son nom a été recommandé au ministère du Travail. Il doit se présenter au siège du ministère des Infrastructures publiques le 16 octobre. Comme par hasard, la lettre a été signée à la veille de la dissolution du Parlement, soit le 2 octobre. D'après nos renseignements, différents ministères ont envoyé des missives similaires pour recruter des general workers.
Une source au sein du gouvernement sortant maintient qu'il ne s'agit pas d'un «bribe électoral», arguant que l'exercice de recrutement avait débuté avant la dissolution du Parlement tout en expliquant que les lettres pour les interviews ont été signées avant. Les ministres ne savaient-ils pas que le Parlement allait être dissous le lendemain ? Leur argument : les lettres ont été signées par un haut fonctionnaire alors que la dissolution n'avait pas encore pris effet.
Nous avons sollicité un ancien fonctionnaire proche de la PSC, qui nous a confirmé que cette instance doit suspendre les processus de recrutement lorsque le Parlement est dissous. De plus, ajoute-t-il, bien qu'elle ne puisse pas savoir si un ministère fait passer des entretiens pendant la campagne électorale, la PSC peut intervenir pour demander de suspendre tout recrutement. Des opérations donn travay sont également en cours dans différents corps parapublics pour des postes vacants publiés en août et septembre.
Le syndicaliste Deepak Benydin insiste par ailleurs sur le fait qu'il ne faut pas considérer ces institutions comme des ministères. «J'ai toujours prôné la continuité dans les corps parapublics. Il ne faut pas tout arrêter ou tout changer quand il y a un changement de gouvernement. Concernant les exercices de recrutements, ce sont des procédures qui avaient été lancées depuis quelque temps déjà. Il faut laisser faire», dit-il, tout en confirmant qu'il y a des interviews en cours dans de certains corps parapublics. Toutefois, il insiste sur le fait que le recrutement doit se faire sur la base de la méritocratie au lieu de donner du travail à des «colleurs d'affiches».