Le dynamisme imprimé par l'autorité pour assainir l'appareil judiciaire poursuit son bonhomme de chemin. Avant la tenue prochaine des états-généraux de la justice, de hauts faits couronnent déjà les 100 jours du gouvernement Suminwa dans différentes initiatives judiciaires. La dernière en date reste la condamnation par la Cour de cassation du 1er président de la Cour d'appel du Haut-Lomami ainsi que de deux juges, à 5 ans de servitude pénale principale pour des faits de corruption et de blanchiment des capitaux.
Lesdits magistrats ont été reconnus coupables d'avoir perçu des pots-de-vin et d'avoir détourné des fonds, des infractions révélées au grand public par un enregistrement audio viral, où ces juges se disputaient une somme de 35 000 Usd.
Une manière de rendre à la justice congolaise ses lettres de noblesse. Les magistrats condamnés ont chacun accompli une trentaine d'années de service. Ce sont de hauts magistrats pétris d'expérience que les jeunes considéraient comme des icônes. Ils ont été descendus de leur piédestal comme de petits malfrats avec comme conséquence, la perte de leur ancienneté.
On s'image, après plus de trente ans de service, la manière dont ces hauts magistrats ont dit le droit pendant toute leur carrière. Sans doute tout était fait au gré de leurs intérêts. C'est un message, beaucoup mieux, une sonnette pour tous les membres de cette corporation. Ceux qui ne sont pas encore pris dans la nasse, ont intérêt à dire le bon droit.
Le cas de ces hauts magistrats n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais il était important de commencer quelque part. Tous les voleurs au col blanc qui gangrènent les entreprises publiques et diverses institutions de l'Etat, doivent se raviser.
Du fil en aiguille, la République démocratique du Congo semble s'engager sur les rails de l'Etat de droit où la force reviendra à la loi. C'est en cela que le pays de Lumumba va redorer le climat terni des affaires. Les investisseurs veulent voir des signaux forts de la part des gouvernants dans le sens d'une justice qui puissent sécuriser leurs capitaux.
Cet effort passe par la détermination des gouvernants à assainir les différents milieux d'affaires. Déjà, la création des institutions publiques de contrôle visant à démanteler les circuits de corruption à travers la République, est un bon départ qui redonne espoir à tous les Congolais. La loi est dure, mais c'est la loi surtout quand il s'agit de l'appliquer à ses propres artisans.