Les élections générales se sont tenues dans le calme ce mercredi 9 octobre 2024, au Mozambique. 17 millions de Mozambicains étaient appelés aux urnes pour choisir leurs députés, gouverneurs de province et leur nouveau président. Aucun incident majeur n'a été rapporté, y compris dans le Cabo Delgado. Cette province, dans le Nord du Mozambique, subit les violences de terroristes affiliés au groupe État islamique. L'opposition, elle, dénonce des fraudes.
Pour la Commission électorale, c'est une première victoire. Comme annoncé la veille, les élections ont pu se tenir sur tout le territoire. Enfin presque, car les communes de Mucojo, Quiterajo et Mbau n'ont pas voté. L'enrôlement n'y a pas eu lieu en raison de l'insécurité.
Dans certaines villes du Cabo Delgado, plus d'électeurs ont été enrôlés que d'adultes recensés. Pas d'affolement, a rassuré le directeur provincial du Secrétariat technique de l'administration électorale, car ce décalage est dû au nombre de déplacés.
« Banditisme électoral »
Pas de quoi rassurer les candidats de l'opposition, qui ont dénoncé des fraudes tout au long de la journée. Ils affirment notamment que leurs observateurs sont restés à la porte de certains bureaux de vote. Ce que confirme l'organisation de la société civile, Sala da Paz qui considère que cela pourrait « affecter la transparence des élections ».
Lutero Simango, candidat du Mouvement démocratique du Mozambique, la troisième force politique du pays, dénonce déjà des fraudes. Ses observateurs se seraient vu refuser l'entrée de certains bureaux de vote. Venancio Mondlane, candidat indépendant, lui emboîte le pas et parle de « banditisme électoral ». « Nous détenons des cahiers falsifiés, certains de nos observateurs sont coincés dehors, explique-t-il. C'est un système qui a été mis en place pour frauder. » Selon le président de la Cour suprême, Adelino Muchanga, 42 actes illicites en lien avec les élections ont été rapportés aux tribunaux.
Le président sortant, Felipe Nyusi quant à lui, à demander aux électeurs de rester sereins. « Comme dans un match de foot, on ne connaît le vainqueur qu'à la 90e minute », a-t-il déclaré. Les Mozambicains, eux, devraient patienter un peu plus. Les premiers résultats étant attendus dans une quinzaine de jours.