Après quelques moments de tensions, les incompréhensions entre le Benin et le Niger sont en passe d'être un vieux souvenir. C'est du moins ce qui se laisse voir si l'on s'en tient aux récentes évolutions dont font cas de nombreux medias.
A la suite des tentatives de médiations entreprises à l'initiative des anciens présidents béninois, Yayi Boni et Nicéphore Soglo, que certains pessimistes avaient hâtivement qualifiée d'être un échec, les deux pays qui entretiennent des relations séculaires ont décidé de reprendre les négociations pour une sortie de crise.
Disons-le tout d'ego, la démarche vaut son pesant d'or.
En effet, selon un communiqué du ministère nigérien en charge des Affaires étrangères, le lundi 9 septembre 2024, les deux pays ont convenu de la relance des discussions pour reprendre la coopération bilatérale. Ce dégel des relations amorcé fait suite aux accusations portées par Niamey, selon lesquelles Cotonou abriterait sur son territoire, des bases étrangères qui formeraient des terroristes en vue de le déstabiliser.
Ce qui a fait que les frontières sont restées fermées après la levée des sanctions de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Toutefois, il est à reconnaître que la tension entre ces deux voisins a eu des répercussions de part et d'autre. Un épisode qui, au grand dam de tous, a sérieusement refroidi les relations bilatérales entre les deux Etats d'Afrique de l'Ouest avec immanquablement des conséquences néfastes à plusieurs niveaux.
Pour raffermir leurs relations bilatérales, courant juillet 2024, le chef de l'État du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, avait dépêché « une délégation de haut niveau » à Cotonou en vue de discuter de plusieurs sujets d'intérêt commun entre les deux Etats.
La démarche, à juste titre, a été saluée par plus d'un observateur. La dynamique a été suivie le 6 août 2024 par la présentation des lettres de créances des nouveaux ambassadeurs du Benin, auprès de la République du Niger au Président Tiani.
Toujours dans la dynamique d'aplanir les divergences de vues, en marge des travaux du Forum de coopération sino-africain 2024 à Beijing, en Chine, les ministres des Affaires Etrangères du Benin et du Niger se sont entretenus sur la relance de la coopération bilatérale entre Cotonou et Niamey. « Au cours de cet entretien, les deux personnalités ont discuté de la normalisation en cours, sous le leadership de leurs chefs d'États respectifs, des relations entre les deux pays », indique un communiqué du ministère nigérien en charge des affaires étrangères.
« S'achemine-t-on vers la paix des braves ? », serait-on tenté de s'interroger. Quoi qu'il en soit, ce qui est déjà entrepris par les autorités de ces deux pays est à l'honneur de tous et même de la sous-région ouest-africaine entière. Pour le moment, le souhait de tous est de voir cet engagement de haut niveau oeuvrer au rétablissement rapide de leur coopération et au renforcement de la confiance mutuelle arriver à bon port. Car, par delà tout, c'est dans l'union et dans la synergie des initiatives que ces deux pays peuvent faire face au phénomène terroriste qui, au-delà du Sahel, s'est malheureusement métastasé vers les pays côtiers, nécessitant ipso facto de véritables actions concertées. C'est ce dont on a besoin pour la stabilité de la région
et le plein épanouissement des communautés.