Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a présidé le 8 octobre à Brazzaville la cérémonie d'ouverture des travaux de l'assemblée générale annuelle de l'Union des conseils économiques et sociaux et institutions assimilées d'Afrique (Ucesa), couplée à la Conférence sur « les enjeux environnementaux et le développement durable en Afrique. »
Les enjeux étant, entre autres, l'examen du rapport d'activités, du projet de plan stratégique, ainsi que des projets de révision des statuts et l'adhésion d'un nouveau membre, en l'occurrence le Zimbabwe. Les assises de Brazzaville regroupent, en effet, une dizaine de pays membres de l'Ucesa, dont le Maroc, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Mali, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, le Tchad, le Cameroun, Madagascar et le Zimbabwe.
A cela s'ajoutent des partenaires tels que le Conseil économique de la Chine, l'Union des conseils économiques des Etats membres de la francophonie, le Conseil économique européen, le Conseil économique, social et culturel de l'Union africaine ainsi que le Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
La présidente du Conseil économique, social et environnemental du Congo, Emilienne Raoul, a, dans son mot de circonstance, rappelé que l'Ucesa s'est engagée à réaliser l'objectif de la Charte pour la durabilité du développement de l'Afrique. « Cette charte de durabilité est en adéquation avec l'agenda 2030 des Nations unies et de l'agenda 2063 de l'Union africaine. Elle se base sur les droits humains pour lesquels chaque Etat s'est engagé à réaliser d'ici 2030 dans le cadre des ODD. Notre rôle, en tant qu'Assemblée consultative réunissant la société civile, est d'assurer le suivi et l'évaluation des politiques publiques adoptées par nos gouvernants au niveau national que local », a-t-elle déclaré.
La représentante de la fondation chilienne Meri, co-organisatrice des assises de Brazzaville, Mme Patricia, a indiqué que l'Afrique représente la plus grande réserve de diversité de la planète. Selon elle, il est temps de changer les mentalités et d'avancer vers un nouvel état de conscience.
Elle a aussi souligné la nécessité de travailler dans les alliances entre secteur public, privé et société civile afin de garantir les politiques publiques d'atténuation et d'adaptation du changement climatique ainsi que de conservation de la biodiversité. « Aujourd'hui, l'Amérique latine et l'Afrique font face à des défis communs qui bien évidemment demandent la présence du secteur privé, mais aussi demandent des conclusions fortes et concrètes et des décisions en matière de changement climatique, de conservation de biodiversité et de pollution », a-t-elle déclaré.
Le CESE n'est pas une institution de trop
Le président en exercice de l'Ucesa, Ahmed Reda Chami, a, de son côté, rappelé que son institution mène résolument des actions de plaidoyer et de sensibilisation pour que les politiques d'adaptation soient davantage basées sur les besoins des citoyens. L'Ucesa envisage, a-t-il annoncé, très prochainement avec le soutien de ses partenaires, de promouvoir la ratification des dispositions internationales en matière de gestion durable des ressources naturelles. Se félicitant des résultats importants enregistrés, il a déploré l'absence des Conseils économiques et sociaux du Sénégal, du Burkina Faso, du Niger et de la Guinée à l'assemblée générale de 2024 à cause d'un tournant dans leur vie institutionnelle, voire une instabilité.
Rappelant le contexte économique, social et environnemental qui met à mal la planète tout entière, le chef du gouvernement congolais a soutenu que l'économie, le social et l'environnement, sont les principaux piliers du développement humain. Selon lui, face à la situation actuelle, la réalité socioéconomique et environnementale de l'Afrique, les Conseils économiques, sociaux et environnementaux ont un rôle capital à jouer. « Pour les gouvernants, vous êtes le conseil, une force de proposition.
Vous devez savoir que vos avis comptent ; ils éclairent et orientent même certains choix politiques, voire certaines décisions. C'est à vous d'éclairer le gouvernement, de lancer des alertes. Vous êtes des feux de signalisation capables d'indiquer le rouge, l'orange et le vert », a souligné Anatole Collinet Makosso, précisant que l'Ucesa devrait être un cadre d'intégration régionale, de réflexion et d'échanges d'expériences sur des sujets d'intérêt commun en rapport avec ces préoccupations qui constituent les défis à relever par nos Etats.
Si l'Assemblée nationale et le Sénat sont des chambres politiques, le Conseil économique, social et environnemental, quant à lui, est, a dit le Premier ministre, l'instance de la société civile organisée.
« Le Conseil économique, social et environnemental ne constitue donc pas une institution de trop. Bien au contraire, il en va de la modernisation du jeu démocratique de mettre en place un cadre qui favorise le dialogue entre les différentes composantes de la société civile, en assurant des échanges avec les décideurs politiques, la représentation au niveau national des organisations professionnelles et la communication entre les différents acteurs de l'économie », a-t-il conclu.