Au Sénat comme à l'Assemblée nationale, les élus exigent l'évaluation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu et en Ituri.
Adoptée le 7 et 8 octobre, respectivement à l'Assemblée nationale et au Sénat, la 83e prorogation de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri ne s'est pas faite sans difficultés. Quelques députés, principalement originaires de l'Est de la RDC et membres de l'opposition politique ne sont plus consentants à la reconduction automatique de cette mesure exceptionnelle.
Ils exigent l'évaluation de la situation sur le terrain avant tout. A l'Assemblée nationale, les députés mécontents ont carrément vidé la salle de congrès pour exprimer leur boycott de cette énième prorogation qui, disent-ils, ne résout pas le problème sur le terrain. Les élus du peuple ont dénoncé la recrudescence de l'insécurité et la prolifération des groupes armés à l'origine des tueries répétitives dans différentes localités malgré l'état de siège.
Face à ces contestations, le président de la chambre basse du Parlement, Vital Kamerhe, lui-même originaire du Sud-Kivu, a appelé les élus à voter pour la prorogation sollicitée par le gouvernement avec la condition de passer à son évaluation globale par la plénière dans les prochains jours.
Vital Kamerhe a promis la mise en place d'une commission d'enquête et évaluation à l'Assemblée nationale, qui sera chargée de rédiger les termes de référence de la mission qui sera envoyée pour s'enquérir de la réalité sur le terrain afin de permettre à la plénière de prendre des résolutions concrètes qui vont sanctionner l'avenir de l'état de siège et de la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC.
Au Sénat, en seconde lecture, la Loi portant autorisation de la 83e prorogation de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, cette mesure continue d'obtenir certes le soutien des élus du peuple, en dépit de quelques controverses.
Lors des débats ayant précédé ce vote, 2 sénateurs sur 75 ont pris la parole pour exprimer leurs positions. Ils ont insisté sur la nécessité de réévaluer les stratégies mises en place pour garantir des résultats concrets. Conscients des défis, ils estiment que la prorogation de l'état de siège reste une mesure cruciale pour lutter contre les groupes armés, mais elle nécessite certains réajustements pour renforcer les moyens d'action sur le terrain.