La magistrature traverse actuellement une période critique, marquée par des départs et une gestion des congés qui suscite les inquiétudes des magistrats en poste. À ce jour, quatre magistrats ont déjà quitté leurs fonctions, aggravant une situation déjà tendue en raison du manque de personnel.
Récemment, plusieurs magistrats ont vu leurs demandes de congés refusées, malgré des collègues disposés à les remplacer. Même pour des jours de congé occasionnels, la direction se montrerait réticente, évoquant un manque de personnel disponible pour assurer les remplacements. Dans certains cas, des magistrats se sont vus refuser leurs congés sous prétexte de chevauchement avec ceux de leurs collègues, bien que cela ne soit pas avéré. La situation pour décembre s'annonce encore plus complexe, car tous ceux qui ont fait une demande de congé pour cette période ont essuyé un refus. Certains magistrats disent n'avoir même pas pu prendre un seul jour de congé occasionnel en raison du manque de remplaçants.
Dans les juridictions où il n'y a qu'un magistrat ou deux, ces derniers ne se sont pas vus offrir de postes de Returning Officers pour les prochaines élections législatives, contrairement à la pratique habituelle. Cela illustre un problème plus large : le manque de recrutement pour remplacer les magistrats en congé ou en départ définitif. Par ailleurs, les attentes autour du recrutement des State Law Officers (SLO) par la Public Service Commission semblent interminables. Le processus de recrutement des SLO, bien que finalisé dans la plupart des cas, n'a toujours pas permis la nomination de nouveaux magistrats. Selon nos informations, de nouveaux magistrats allaient être nommés à partir des nouveaux SLO recrutés, mais le calendrier électoral a encore compliqué cet exercice, qui, bien que les entretiens aient déjà été réalisés, a été mis en suspens.
Les récentes mutations des employés de justice, effectuées sans concertation avec la direction, ont aussi aggravé cette situation déjà chaotique. Ces transferts, souvent réalisés à la dernière minute, ont contribué à un sentiment d'incertitude et de frustration au sein du personnel. Certaines cours, comme celles de Pamplemousses et de Flacq, se retrouvent particulièrement touchées par cette pénurie de personnel. Les magistrats sont souvent seuls à gérer des centaines de cas par jour. À cela s'ajoutent les rumeurs persistantes d'un remaniement imminent, accentuant l'incertitude parmi le personnel judiciaire. Dans ce contexte, des magistrats insistent sur la nécessité de recruter du personnel et de gérer les congés de manière équitable pour maintenir l'efficacité et l'équilibre au sein des juridictions.