Sénégal: Populations non assurées - Un atelier tenu pour l'identification des besoins de la demande et de l'offre de couverture de la cible

Un atelier technique de restitution des résultats et recommandations de l'enquête nationale auprès des populations non assurées (ENPNA) s'est tenu du 6 au 8 juin 2024 à Saly. La rencontre de trois jours, qui a été organisée par l'Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) en partenariat avec la Direction des assurances (DA) a enregistré une quarantaine d'acteurs du secteur des assurances. Au terme des travaux, un certain nombre de recommandations ont été édictées.

L'Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) a organisé, en partenariat avec la Direction des assurances (DA) du Ministère des Finances et du Budget un atelier dédié à la restitution des résultats de l'enquête sur les populations non assurées, du 06 au 08 juin 2024 à Saly.

Pour rappel, cette étude avait été menée pour mieux cerner les causes de la non-assurance et d'identifier les freins/entraves à la souscription, à l'effet de formuler des recommandations pertinentes militant en faveur de l'accroissement du taux de pénétration autour du triptyque : besoins, demande et offre de couverture.

Ainsi, dans le but de contribuer davantage à améliorer la qualité des prestations offertes, il a été apparu nécessaire à travers ce conclave, de donner la parole aux acteurs du secteur, comme une sorte de « droit de réponse ».

La cérémonie d'ouverture de l'atelier a été co-présidée par , Monsieur Alioune Badara Ndiaye, Commissaire contrôleur, représentant du Directeur des assurances, Monsieur Ibrahima Wane, Directeur général de Finafrica Assurances, membre de l'Association des assureurs du Sénégal (AAS), Madame Thiouba Diop NDIAYE, Présidente de l'Association Sénégalaise des Assureurs Conseils (ASAC) et Monsieur Habib Ndao, Secrétaire exécutif de l'OQSF.

A l'issue de l'atelier, plusieurs de recommandations ont été formulées, portant singulièrement sur l'offre, les coûts des services et la stratégie de communication dans la perspective de relever le taux d'inclusion assurancielle mais également de renforcer la couverture des besoins et risques des usagers.

  • D'abord, sur la connaissance de l'environnement des compagnies d'assurance, l'atelier a proposé la mise en oeuvre des actions ci-après :
  • faire usage des radios communautaires pour toucher la population rurale ;
  • identifier les réels besoins de couverture de la population afin de mieux ajuster la communication visant le renforcement de sa culture de l'assurance ;
  • rendre obligatoire certains produits d'assurances (élargissement de l'éventail des garanties obligatoires) ;
  • orienter la communication sur l'éducation financière de manière générale, et l'éducation assurantielle de manière particulière.
  • Sur l'appréciation du choix du type d'établissement de souscription et concernant les intermédiaires, les conclusions de l'atelier ont relevé les points ci-dessous :

développer un réseau de distribution plus large sur l'étendue du territoire national,

renforcer la formation des intermédiaires d'assurance ;

d'accorder plus d'intérêt au suivi des contrats des clients par les intermédiaires.

Maillage du territoire

Pour ce qui est du maillage du territoire, un certain nombre de propositions ont été faites à l'endroit des compagnies.

C'est ainsi qu'il leur a été proposé de nouer des partenariats avec des non assureurs (Exemple : Poste, concessionnaires auto, agences de voyage et développer la bancassurance).

Par ailleurs, le développement du maillage territorial pourrait favoriser une meilleure connaissance du secteur de l'assurance, de ce point de vue la commission recommande de promouvoir la souscription de l'assurance « Prévoyance-Décès ».

Sur le volet lié à l'appréciation de l'éventail des garanties souscrites, l'atelier suggère, d'une part, d'identifier les cibles et d'analyser les besoins des clients, à l'effet de proposer des produits adaptés, et d'autre part, de rendre obligatoire certaines assurances.

L'appréciation du degré de connaissance par les assurés des assurances obligatoires, n'a pas échappé aux travaux de l'atelier, qui d'ailleurs préconisent de mettre à profit la souscription d'une assurance obligatoire pour atteindre les clients, tout en expliquant l'intérêt de souscrire à d'autres assurances.

De même, il a été suggéré au législateur de rendre obligatoire certaines catégories d'assurances (responsabilité civile chef de famille, responsabilité civile scolaire, Mrh, risques incendie des marchés, assurance dommages des pirogues artisanales et assurance accident des pêcheurs et marins pêcheurs).

A l'effet de réduire le taux de non-assurance, il a été préconisé d'organiser des campagnes régulières de vulgarisation des produits d'assurance sur toute l'étendue du territoire national. A cet égard, il faudra au préalable identifier les cibles mais également analyser les besoins des clients dans le but de proposer des produits adaptés, avant de promouvoir les produits de microassurance.

Par ailleurs, en matière de domaine de produits et services, il a été relevé la nécessité :

  • d'élargir la gamme des assurances obligatoires ;
  • de mettre en place un dispositif permettant un meilleur suivi des souscriptions relatives aux assurances obligatoires existantes et de finaliser les textes d'application pour certaines d'entre elles;
  • de promouvoir la micro-assurance et l'éducation financière en s'appuyant sur les Chambres de commerce et les Chambres de métiers pour la sensibilisation de leurs membres.

En outre, en tenant compte de la répartition géographique des établissements de souscription, il est suggéré d'une part, de favoriser l'implantation de représentations de la « Maison de l'Assurance » dans certaines localités pour renforcer l'information sur les services et produits offerts, et d'autre part, d'utiliser les canaux digitaux pour atteindre un plus grand nombre de segments cibles.

Pour ce qui concerne l'appréciation de la répartition des sources de souscription, les recommandations spécifiques sont centrées autour de la nécessité de renforcer l'éducation financière des populations, notamment sur les missions des courtiers qui sont leurs représentants auprès des compagnies d'assurances et d'améliorer l'image de marque des courtiers d'assurances.

  • En ce qui concerne l'intermédiation, les conclusions de l'atelier sont centrées sur les axes ci-après :
  • la vulgarisation de la mission et du rôle des intermédiaires ;
  • le déploiement d'une stratégie et d'un plan de communication ;
  • un meilleur maillage du territoire à travers une utilisation du réseau postal, l'implantation à l'intérieur du pays ainsi que la digitalisation du courtage ;
  • la promotion de produits d'assurance tels que la Rente-éducation.

Enfin, l'atelier a proposé l'insertion des modules assurance dans le Programme national d'éducation financière (PNEF) et le renforcement des fonctions de souscription dévolues aux courtiers d'assurance ».

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