La gestion de Dakar Dem Dikk et de l'Aéroport international Blaise Diagne s'apparente à un véritable désastre financier hérité du régime précédent. Une situation « calamiteuse » qui, si elle venait à être confirmée, viendrait étayer les propos du Premier ministre Ousmane Sonko, selon lesquels le Sénégal serait au « quatrième sous-sol » en matière de gouvernance financière.
Lors d'une conférence de presse tenue le 26 septembre dernier, consacrée à l'état des finances publiques du Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a vigoureusement dénoncé les pratiques budgétaires irrégulières ainsi que les malversations financières ayant cours sous l'administration de l'ancien Président Macky Sall.
S'adressant à la presse nationale et internationale, le chef du gouvernement sénégalais a illustré l'ampleur des dérives en ces termes : « À force de creuser, nous avons découvert que nous étions au quatrième sous-sol, et je suis convaincu qu'il reste encore de nombreuses choses à dévoiler ». Ces propos mettent en lumière l'étendue des dysfonctionnements imputés au régime de Macky Sall.
Le mardi 8 octobre 2024, lors d'une conférence de presse, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens (MITTA), El Malick Ndiaye a révélé une situation désastreuse laissée à Dakar Dem Dikk par la gouvernance précédente. Chiffres à l'appui, le porte-parole du Pastef a déclaré : « Nous avons recensé 2814 contrats à durée indéterminée (CDI) et 327 prestataires, soit un total de 3822 employés. Actuellement, il nous est difficile de trouver un personnel suffisant pour assurer correctement les services.
Pourtant, la masse salariale mensuelle s'élève à 1 milliard 200 millions de francs CFA ». Selon lui, cette situation découle du fait que chaque directeur général écartait certains employés pour recruter ses partisans, négligeant que ce sont les impôts, prélevés à la source, qui servent à combler un déficit d'exploitation annuel de 18 milliards de francs CFA, sous prétexte qu'il s'agit d'un service public.
À l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), « sur un budget de 22 milliards, les recettes ne s'élèvent qu'à 7 milliards, laissant un déficit de 15 milliards à combler », a souligné le ministre El Malick Ndiaye. Il a ajouté que l'État se trouve contraint de vendre à perte.
Pour appuyer ses propos, il a mentionné qu'entre avril et août, des économies de 63 milliards de francs CFA ont été réalisées à l'AIBD. Concernant la réduction du train de vie de l'État, El Malick Ndiaye a précisé qu'entre le 1er janvier et avril, 80 millions de francs CFA ont été dépensés pour des voyages. Comparativement, entre avril et août, 56 millions ont été économisés. Il en va de même pour les factures téléphoniques : « Alors qu'elles s'élevaient à 19 millions de francs CFA par mois, nous avons déjà réalisé des économies de 10 millions, et ce processus se poursuivra », a-t-il affirmé.
Ces révélations suscitent de profondes inquiétudes quant à la gestion des finances publiques et à la transparence financière sous le régime précédent. Le porte-parole du Pastef a également indiqué que la situation de son ministère est similaire à celle de la plupart des autres ministères ayant opéré sous l'administration Sall. Si cette situation calamiteuse s'avérait exacte, elle renforcerait la pertinence des déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko quant à l'état des finances publiques du Sénégal.