Nigeria: Le prix de l'essence augmente pour la deuxième fois en un mois

essence carburant ( Photo d'illustration)

Avec une envolée de 16 % cette semaine, les prix à la pompe font un nouveau bond au Nigeria. Alors que le mois dernier, la NNPC, la compagnie pétrolière nationale, avait déjà augmenté les prix du carburant de 45 %, cette deuxième hausse en l'espace d'un mois est un vrai coup dur pour les Nigérians confrontés à leur pire crise économique de ces 20 dernières années.

Le prix de l'essence a triplé au Nigeria depuis l'arrivée au pouvoir du président Bola Ahmed Tinubu il y a un an et demi. Il faut dire qu'entre-temps, le chef de l'État a mis fin à la subvention des carburants qui coûtait des milliards de dollars par an au gouvernement pour maintenir les prix de l'essence artificiellement bas. Résultat : pour la première fois depuis 30 ans, l'essence est vendue au prix du marché au Nigeria.

« Où est-ce que je vais trouver cet argent ? »

À Lagos, le litre de PMS (Premium Motor Spirit, essence), s'affiche ainsi à 998 naïras (0,62 dollar), contre 855 naïras jusqu'à la veille dans le réseau de la NNPC, la compagnie pétrolière nationale. Mais « les salaires, eux, n'ont pas augmenté », se plaignent des conducteurs de véhicules dans cette station-service de la capitale économique du pays. « Avant, j'arrivais à faire le plein avec 50 000 naïras et je tenais quelques jours tandis qu'aujourd'hui, je suis obligé de dépenser 90 000 naïras ! Où est-ce que je vais trouver cet argent ? », s'inquiète l'un d'eux. « Nous ne sommes pas contents de cette nouvelle augmentation ! Il faut que le gouvernement revoit sa décision, la situation est devenu très difficile ! », s'emporte un autre.

Le prix des carburants est un sujet particulièrement sensible au Nigeria où des millions de familles et de commerçants dépendent de générateurs qui fonctionnent à l'essence en raison des problèmes d'approvisionnement en électricité.

Si les réformes économiques engagées par la nouvelle administration étaient, au départ, destinées à assainir les finances publics et visaient à attirer des investissements sur le long terme, elles ont pour l'instant surtout plongé le pays dans une grave crise économique avec une inflation qui dépasse 30 %.

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