En visite à Nairobi depuis ce jeudi 10 octobre, le Premier ministre haïtien Gary Conille doit s'entretenir avec le président kényan William Ruto ce vendredi. À l'ordre du jour des discussions : la Mission multinationale d'appui à la sécurité dans le cadre de laquelle près de 400 policiers kényans sont déployés en Haïti depuis le mois de juin pour aider à la lutte contre les gangs.
Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU vient de prolonger d'un an le mandat de la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, le Premier ministre haïtien Gary Conille souhaite passer à la vitesse supérieure.
Quelques jours avant son arrivée à Nairobi, jeudi 10 octobre, où il doit rencontrer le chef de l'État kényan ce vendredi, celui-ci a ainsi déclaré, au lendemain d'une attaque meurtrière à Pont-Sondé, dans le centre d'Haïti : « Nous allons discuter avec le président Ruto pour accélérer le déploiement des troupes kényanes en soutien à notre police ».
Alors que son commandant, Godfrey Otunga, revendique la sécurisation du port et la réouverture de l'aéroport de Port-au-Prince, la MMAS peine à concrétiser les victoires tandis que dans les rues, les Haïtiens ne voient que peu de progrès.
la MMAS en grandes difficultés financières et logistiques
Lors d'une visite dans la capitale haïtienne le mois dernier, William Ruto a certes promis l'envoi sur place de 600 policiers supplémentaires d'ici le mois de janvier. Mais les difficultés financières et logistiques sont grandes : « La lenteur dans la construction des casernes, par exemple, retarde le déploiement kényan », relève ainsi une enquête de l'Institut des études de sécurité (ISS) publiée fin septembre.
Quant au budget annoncé de la MMAS, s'il s'élève à 600 millions de dollars, seuls les États-Unis ont déboursé 380 millions de dollars à ce stade, auxquels il faut ajouter 85 autres millions fournis par le Canada et d'autres pays. Un déficit de financements face auquel Washington, mais aussi l'Équateur, demandent la transformation de la MMAS en mission de maintien de la paix de l'ONU.