En Centrafrique, une mission conjointe du gouvernement, des Nations unies et du corps diplomatique, était le 9 octobre 2024 à Kaga Bandoro dans le centre du pays. Dans cette région de la Nana-Gribizi contrôlée par les groupes armés pendant une décennie, la situation humanitaire a longtemps été très précaire, et l'autorité de l'État inexistante. Après la reprise de cette ville en 2021 par les forces loyalistes, le gouvernement et ses partenaires sont venus constater les progrès réalisés dans le processus de paix et de réconciliation, même si beaucoup reste à faire. Reportage.
Armé de machette, Aubin Gazakara démolit la toiture de sa case non loin du camp des déplacés de Lazaret. Père de quatre enfants, il retire la paille vieillissante préparant ainsi la maison à une réhabilitation. « Je suis le président du site de Lazaret, explique-t-il. Ces trois dernières années, le gouvernement, la Minusca [la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique, NDLR] et les humanitaires nous ont créé des forages, des marchés, des écoles, de ponts et plusieurs milliers de maisons ont été reconstruites à Kaga Bandoro ».
Après plusieurs années d'absence, presque tous les services de l'État sont de nouveau opérationnels à Kaga-Bandoro. Les édifices publics détruits entre 2013 et 2021 ont fait peau neuve. Mais l'accès à l'hôpital reste difficile selon Viviane une habitante : « L'unique hôpital se trouve à 10 kilomètres. Les motos et les véhicules viennent rarement dans les périphéries. Les malades et même les femmes enceintes sont évacuées en pousse-pousse. Souvent, ils rendent l'âme avant d'arriver à l'hôpital. »
Les infrastructures routières en question
Le chantier est encore vaste, selon Mohamed Ayoya, coordonnateur humanitaire : « Il reste encore important parce qu'on parle quand même de 46% de la population centrafricaine qui est encore en situation de besoins humanitaires. Nous allons donc continuer à faire ce travail de résilience, de relèvement, de vraiment faire en sorte que ce pays transite de l'humanitaire vers le développement. »
Les activités économiques ont repris dans la Nana Gribizi mais certains habitants déplorent la dégradation avancée des infrastructures routières qui ne facilitent pas aujourd'hui la libre circulation des biens et des personnes.