Sénégal: Les droits politiques des détenus provisoires doivent être davantage respectés (directeur Amnesty)

Dakar — Les détenus provisoires sont inscrits sur les listes électorales et doivent pouvoir voter pendant les élections, pour que leurs droits civils et politiques soient davantage respectés, a plaidé, jeudi, à Dakar, le directeur de Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama.

"Depuis quelques années, nous faisons un plaidoyer pour la reconnaissance et le respect des droits civils et politiques des détenus, notamment les droits de celles et ceux qui sont en détention provisoire", a-t-il dit.

S'exprimant à l'ouverture d'un atelier de capacitation organisé à l'intention de quarante agents du personnel de l'administration pénitentiaire, Seydi Gassama a rappelé que les détenus provisoires continuent de jouir de leurs droits civils et politiques, et sont pour la plupart inscrits sur les listes électorales.

"Cette catégorie de détenus devrait pouvoir participer, comme tous les citoyens, au vote pour les élections présidentielle, législatives et locales. Ce vote pourrait se dérouler dans des bureaux de vote installés dans les prisons ou se faire par procuration ou par correspondance", a-t-il suggéré.

Seydi Gassama exhorte le ministère de l'Intérieur et la direction générale de l'administration pénitentiaire à prendre des mesures idoines pour la réalisation de ce droit constitutionnel des détenus.

Il note que ce droit est respecté dans plusieurs États à travers le monde et en Afrique, en Afrique du Sud et au Kenya par exemple.

Le directeur de Amnesty Sénégal se dit préoccupé par les procédures de fouille pratiquées sur les détenus au moment de leur admission dans les prisons sénégalaises, les considérant comme "attentatoires à la dignité humaine".

"Nous exhortons l'État à mettre en place un système de portiques électroniques qui permettrait de détecter des objets et produits prohibés en détention, en lieu et place d'une fouille corporelle systématique", préconise-t-il.

Il demande aussi à l'État d'accorder une attention particulière aux familles des détenus, notamment aux enfants mineurs et à charge, pour éviter la déscolarisation et le basculement dans la délinquance juvénile.

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