Dakar — Quarante agents du personnel de l'administration pénitentiaire subissent depuis jeudi, à Dakar, une formation de deux jours destinée à mieux les aider à appréhender les droits humains en milieu carcéral, à l'initiative d'Amnesty international Sénégal.
"La formation du personnel de l'administration pénitentiaire sur les droits des détenus est d'une importance capitale dans la gestion de nos établissements pénitentiaires", a rappelé le directeur général de l'administration pénitentiaire, Aliou Ciss, à l'ouverture de la rencontre.
Il souligne que "sa portée pratique et les attentes qui y sont légitimement attachées témoignent à suffisance de l'intérêt grandissant d'un tel atelier".
M. Ciss indique que l'administration pénitentiaire attache un grand intérêt au renforcement des capacités de son personnel, notamment sur les thématiques visant à sensibiliser les acteurs sur le nécessaire respect des droits des détenus.
A cet égard, il a rappelé que la question des droits humains est devenue "une préoccupation majeure dans le traitement des détenus au sein des établissements pénitentiaires avec des enjeux nationaux et internationaux".
"La mission pénitentiaire, a-t-il fait remarquer, est dominée aujourd'hui par des exigences sécuritaires, les droits de l'homme et la dignité."
D'après lui, " (...) les droits de l'homme ont influé positivement sur le système pénitentiaire sénégalais pour devenir une partie intégrante dans le fonctionnement des établissements pénitentiaires (...)".
Il relève qu"'ils ont pu légitimement inscrire à leur crédit des résultats significatifs en matière de traitement des détenus".
Du respect des droits des détenus
Le respect des droits des détenus est au coeur de la politique de l'Etat du Sénégal, a poursuivi le directeur général de l'administration pénitentiaire. Il a souligné à ce propos les actions "importantes" menées à plusieurs niveaux pour veiller au respect des droits des détenus mais aussi à la conciliation de leurs droits.
"Au plan alimentaire et sanitaire, déclare-t-il, une amélioration significative est notée relativement à l'augmentation de l'indemnité journalière, qui est passée à 1 152 francs CFA, à la qualité des repas et à l'effectivité de la prise en charge sanitaire."
"Malgré la surpopulation, des efforts considérables sont consentis pour l'hébergement des détenus avec la construction de nouveaux bâtiments dans les établissements, la réhabilitation de locaux et la dotation en literie des dortoirs de certaines prisons", a-t-il ajouté.
Il a aussi fait état de l'existence d'un programme de modernisation des infrastructures judiciaires, qui prévoit la construction de neuf établissements pénitentiaires, dont deux en cours d'exécution.
Il s'agit du Camp pénal de Sébikotane, d'une capacité de 2 500 places et de la Maison d'arrêt et de correction de Fatick, qui pourra accueillir 500 détenus.
Ils seront conçus avec une capacité d'accueil des chambres ne dépassant pas dix personnes pour une meilleure prise en charge des droits des détenus, a assuré M. Ciss.
Les participants à cet atelier de formation seront capacités sur des repères de compréhension du thème des droits humains en milieu carcéral, le cadre juridique national et international de prévention et de répression de la torture, les droits des détenus...
Le directeur exécutif d'Amnesty international, section Sénégal, a salué "la prise de conscience qui s'est développée au sein du personnel pénitentiaire en ce qui concerne l'interdiction de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants et du respect de la dignité humaine des détenus".
"Chaque fois que des allégations ont été faites, elles ont fait l'objet d'enquêtes et de sanctions, s'il y a lieu", a affirmé Seydi Gassama.