« L'épidémie du virus de Marburg au Rwanda est maîtrisée » : déclaration ce 10 octobre 2024 du directeur général de l'Africa CDC, Jean Kaseya. Le Rwanda a enregistré 13 morts et 58 cas confirmés selon les derniers chiffres officiels concernant ce virus proche d'Ebola qui provoque une fièvre hémorragique, et qui a poussé les États-Unis à déconseiller à leurs ressortissants de se rendre au Rwanda. Dans sa capitale, pas de restrictions de déplacements liées à l'épidémie mais quelques mesures de précaution dans certains lieux publics, comme dans la gare routière de Nyabugogo.
Sous un abri de bus, Nzayisenga attend patiemment de partir vers l'ouest du Rwanda. Au milieu de la foule de voyageurs, le transporteur de marchandises essaie de prendre quelques précautions depuis les premiers cas du virus de Marburg dans le pays. « C'était un choc de savoir qu'on faisait face à une nouvelle épidémie, lance-t-il. Mais nous ne pouvons rien faire d'autre que d'accepter la réalité ».
À l'une des entrées de la gare routière, les passants défilent désormais devant les quelques robinets installés pour se laver les mains. Parmi eux, Félix, tout juste arrivé à Kigali. « Je me suis lavé les mains dès que je suis arrivé ici, assure-t-il. Même avant de prendre mon bus, je m'étais lavé les mains, et je le referais quand j'arriverais à ma destination, pour éviter la transmission ».
« La sensibilisation doit continuer »
Selon plusieurs compagnies de bus, aucune mesure de prévention n'est pour l'instant nécessaire dans les véhicules.
Kelia, vendeuse ambulante, craint de prochaines restrictions : « Nous avons entendu que c'était une épidémie sérieuse qui a tué des docteurs, alors que c'est eux qui nous soignent. La sensibilisation doit continuer. »
Selon le ministère de la Santé, près de 80% des cas confirmés concernent des membres du personnel soignant. Mais depuis deux jours consécutifs, aucun nouveau test positif n'a été enregistré dans le pays.
Pour rappel, le virus de Marburg fait partie de la famille des filovirus, à laquelle appartient également le virus Ebola, qui a déjà causé plusieurs épidémies meurtrières en Afrique. Les animaux peuvent le transmettre à des primates vivants près d'eux, dont des humains. La transmission interhumaine se fait ensuite par contact sanguin ou avec d'autres fluides corporels.