Tchad: Inondations - Dans la capitale, une association de jeunes tente d'aider les sinistrés

Au Tchad, le gouvernement appelle à la mobilisation générale alors que le fleuve qui travers la pays atteint des niveaux record. Après les inondations provoquées par les pluies violentes ont déjà fait près de 600 morts et affecté près de deux millions de personnes, Ndjamena vit désormais sous la menace des crues fluviales. Dans le IXe arrondissement, où certaines localités ont déjà été englouties par les eaux, des associations de jeunes tentent de protéger leur quartier et de venir au secours de ses habitants, à l'instar de Jeunesse active.

Dans le IXe arrondissement de la capitale du Tchad, armés de pelles et de pioches, les habitants accourent au premier coup de sifflet pour colmater les fuites dans la digue en terre.

Ezéchiel Minnamou Djobsou, coordinateur adjoint de l'association Jeunesse active, explique : « Dans presque tous les quartiers il y a des comités de vigilance qui sont constitués autour du chef de carré. C'est cette structure qui permet que cette digue reste encore aujourd'hui en vie. »

« Il suffit qu'un coin de la digue déborde et ce sera fini »

Avec ses camarades il arpente le IXe arrondissement pour protéger la digue. « Il suffit qu'un coin déborde et c'est fini, parce que l'arrondissement sera englouti », s'inquiète-t-il.

Pour Silas Dionkouné, 65 ans, c'est déjà trop tard : il dort à l'arrière d'un vieux pick-up.

« J'ai transformé ça en ma chambre à coucher. Tout le monde est parti, les maisons sont cassées », constate-t-il avec fatalisme.

Ezechiel le réconforte comme il peut, puis reprend sa tournée. « Ce que nous faisons, c'est lancer l'alerte ou bien aller aux côtés des autres, interroger les gens sur leurs besoins qu'il y a sur le terrain. C'est tout ce que nous pouvons faire, et c'est une manière pour nous d'être utile à la société également, et d'être utile à notre commune et utile à notre pays le Tchad », conclut-il.

Le IIIe et le VIe arrondissement de Ndjamena sont également touchés. Tandis que l'eau monte dangereusement du côté de Farcha dans le Ier.

À la confluence des fleuves Chari et Logone, des habitants de Ndjamena tentent, ces dernières semaines, de s'organiser face à la montée inexorable des eaux, alimentée par les pluies diluviennes qui ont fait 576 morts et 1,9 million de sinistrés au Tchad depuis juillet.

L'ONU avait alerté début septembre sur l'impact des pluies torrentielles en Afrique de l'ouest et en Afrique centrale, notamment au Tchad, en appelant à « une action immédiate et à un financement suffisant » face à la « crise climatique ».

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