Le ministre de l'Administration Territoriale du Cameroun, Paul ATANGA NJI, a émis une directive "TRES URGENT" le 9 octobre 2024, interdisant formellement tout débat dans les médias concernant l'état de santé du président de la République. Cette mesure drastique, qualifiée de censure par les observateurs, soulève de vives inquiétudes quant à la liberté d'expression dans le pays.
La directive, adressée aux Gouverneurs de Région, fait suite à ce que le gouvernement qualifie de "nouvelles mensongères" circulant dans les médias et sur les réseaux sociaux concernant la santé du chef de l'État. Le ministre dénonce ces informations comme des "élucubrations" visant à "perturber la quiétude des Camerounais" et à "semer la confusion et le doute".
Points clés de la directive :
1. Interdiction totale : Tout débat sur l'état du Président est "formellement interdit" dans les médias.
2. Surveillance accrue : Les Gouverneurs doivent créer des cellules de veille pour surveiller les émissions et débats dans les médias privés.
3. Identification des critiques : La directive ordonne d'identifier les auteurs de "commentaires tendancieux", y compris sur les réseaux sociaux.
4. Menaces de sanctions : Les contrevenants "devront faire face à la rigueur de la loi".
Cette mesure intervient après que le Ministre Directeur du Cabinet Civil (DCC) et le Ministre de la Communication (MINCOM) ont publié des communiqués condamnant les rumeurs sur la santé présidentielle. Le gouvernement insiste sur le fait qu'aucun autre commentaire ou débat ne doit être cautionné dans les médias privés, que ce soit en semaine ou les week-ends.
La directive souligne que le Chef de l'État est "la Première Institution de la République" et que les débats sur son état relèvent du "domaine de la sécurité nationale". Cette justification est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de museler toute discussion critique sur la gouvernance du pays.
Cette décision gouvernementale soulève plusieurs préoccupations :
1. Liberté de la presse : La mesure représente une atteinte grave à la liberté d'expression et au droit à l'information.
2. Transparence gouvernementale : L'interdiction alimente les spéculations sur l'état réel du président et la stabilité du pouvoir.
3. Droits démocratiques : La censure des débats sur un sujet d'intérêt national remet en question les principes démocratiques.
4. Climat politique : Cette directive pourrait exacerber les tensions politiques déjà existantes au Cameroun.
5. Réaction internationale : La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l'homme pourraient condamner cette mesure.
Les journalistes, activistes et opposants politiques craignent que cette directive ne soit qu'un prélude à une répression plus large de la liberté d'expression au Cameroun. Certains y voient un signe de fragilité du régime face aux questionnements sur la capacité du président à gouverner.
Alors que le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de maintenir l'ordre public, ses détracteurs arguent qu'elle va à l'encontre des principes démocratiques et du droit des citoyens à être informés sur leurs dirigeants.
Cette situation met en lumière les défis auxquels le Cameroun est confronté en matière de gouvernance transparente et de respect des libertés fondamentales. L'évolution de cette affaire sera scrutée de près, tant au niveau national qu'international.