Trois à quatre plaintes par an. C'est le nombre de doléances reçues par l'ordre des journalistes de Madagascar (OJM) chaque année concernant les surplus de pression subis par les journalistes dans l'exercice de leurs fonctions. Hier au motel Anosy, l'ONG Ilontsera, en collaboration avec l'OJM, a présenté la nouvelle plateforme d'aide et de protection des professionnels de la presse, nommée «Cellule de protection des journalistes». Afin d'assurer le respect de l'intégrité professionnelle des journalistes, la cellule est mise en place pour le suivi des cas de pression sur ces professionnels.
Opérationnelle dès ce jour pour une durée de trois ans, le projet vise à soutenir les journalistes dans l'exercice de leurs fonctions. Mamelasoa Ramiarinarivo, directeur exécutif de l'ONG Ilontsera, annonce que la cellule est également en relation avec un cabinet d'avocats et un cabinet de psychologues pour plus d'efficacité dans les actions entreprises. «Si un journaliste se trouve dans une situation nécessitant un conseil juridique, la cellule pourra lui en fournir. De même, pour les cas de stress et de traumatisme liés à leur métier, un cabinet de psychologues est disponible pour les accompagner», s'exclame-t-il.
Pressions
«Il est important de souligner que les avocats et les psychologues seront disponibles gratuitement pour les journalistes dans le besoin. Pour les conseils juridiques, Ilontsera collabore avec le cabinet d'avocats de 'Maître Randrianasolo'. Concernant le suivi psychologique, l'ONG a fait appel au cabinet 'Aniray'. Cependant, les services de conseil et de soutien psychologique seront réservés au domaine professionnel du journalisme, et la cellule n'interviendra pas dans des affaires relevant uniquement de la vie personnelle des journalistes.»
Mihaja Rabenoro, représentante du cabinet de psychologues présente lors de la conférence de presse d'hier, avance que «parfois, dans les moments où le journaliste exerce son métier, il se peut qu'il soit traumatisé par ce qu'il voit, entend ou sent. C'est dans ces moments-là qu'il a besoin de notre aide».
De son côté, Monica Rasoloarison, présidente de l'OJM, met l'accent sur le fait que la protection s'applique à tous les journalistes professionnels, qu'ils soient en possession de la carte professionnelle de l'ordre ou de la carte maison de leur organe de presse. Jusqu'à présent, le projet s'étend sur six régions. Mais la cellule s'applique à tous les journalistes en fonction sur tout le territoire national. La protection des femmes journalistes est aussi l'un des objectifs de la cellule. «Que la pression vienne du patron de presse, d'un politicien ou d'une source d'information, les journalistes seront suivis et protégés», s'exclame la présidente de l'ordre.