Au programme des quatrièmes journées médicales congolaises au Mans, le colloque dédié aux spécialistes de la santé a été alimenté par des échanges sur des pathologies répandues, qui ont des impacts sur la manière du vivre-ensemble de la société.
De ce fait, vendredi 11 octobre, après le mot de bienvenue du Président du Comité d'organisation, le Dr B. Ebikili, de celui du Président de l'AIMCF, le Dr Bibi et le mot de circonstance de l'adjointe à la prévention de la mairie du Mans, Catherine Brûlé-Delahaye, les médecins se sont succédé lors de diverses sessions sur les maladies chroniques non transmissibles.
Un extrait de deux sessions de la journée
"Le diabète de l'enfant" par le Dr Patrice Serge Ganga-Zandzou de la Fédération médico-chirurgicale de Pédiatrie au Centre Hospitalier de Roubaix.
Dans son introduction, il a présenté le diabète de type 1 comme étant le plus fréquemment rencontré chez l'enfant. Et de préciser que la région des Hauts-de-France est l'une des plus touchées par cette affection dans l'hexagone.
Le Centre Hospitalier de Roubaix accueille en majorité la population résidant sur le versant nord-est de la métropole lilloise. De ce centre, l'équipe médicale rapporte son expérience du suivi de 190 enfants et adolescents porteurs d'un diabète de type 1 et 2, et porte quelques réflexions sur le diabète chez l'enfant en Afrique.
Le but de ce travail était de souligner les obstacles à une prise en charge optimale de ces enfants afin d'optimiser l'efficacité thérapeutique et d'en éviter les complications. Une enquête a été réalisée auprès de jeunes diabétiques ou de leurs parents.
Le questionnaire portait sur les connaissances des différents nutriments, les habitudes alimentaires, la pratique d'activités physiques scolaires et extra-scolaires, la fréquence des contrôles glycémiques journaliers, leurs équilibres métaboliques et l'observance de l'insulinothérapie ou des prises médicamenteuses.
Les difficultés les plus fréquemment retrouvées étaient la méconnaissance du rôle des nutriments, le grignotage fréquent, l'insuffisance de contrôles glycémiques, la mauvaise application de l'insulinothérapie fonctionnelle et l'oubli fréquent des injections d'insuline.
Dans un second temps, au détour d'une étude réalisée au Gabon, nous proposons des pistes d'amélioration de la prise en charge du diabète chez l'enfant en Afrique.
Il a conclu sa session en démontrant que cette étude souligne l'intérêt de renforcer les mesures nécessaires pour optimiser la prise en charge de jeunes diabétiques.
"Diagnostic de la maladie rénale chronique (MRC) et profil « clinique » des patients dialysés à l'écho" par le Dr Bertin Ebikili, de l'Association Écho. (Le Mans).
Il est établi que la maladie rénale chronique touche près d'un adulte sur 10 dans le monde, soit près de 800 millions de personnes et environ 5 millions en France.
Chaque année, près de 11000 patients souffrant de MRC arrivent au stade 5, nécessitant un traitement de suppléance par dialyse ou transplantation rénale. Les causes majeures sont le diabète et l'hypertension artérielle, non contrôlés. Le diagnostic de cette maladie repose sur deux examens simples et non coûteux, à savoir, le dosage sanguin de créatinine (avec calcul du DFG) et la recherche d'albumine sur l'échantillon d'urine.
Chaque année, en raison du diagnostic souvent tardif, beaucoup de personnes décèdent prématurément d'insuffisance rénale chronique et des complications cardiovasculaires qui lui sont associées. Aux USA, les Afro-américains ont un risque plus élevé de développer une insuffisance rénale.
Le Dr Bertin Ebikili a expliqué que le but de ce travail a pour but de rappeler l'intérêt du dépistage de la maladie rénale chronique, particulièrement dans les populations à risque (diabétiques, hypertendus, Afro-descendants...), afin de ralentir la progression de la maladie diagnostiquée à un stade précoce, et limiter les complications au cours de l'évolution.
La deuxième partie du travail se consacre au profil « clinique » et des comorbidités associées des patients pris en charge par dialyse, sur une période de 5 ans, de 2019 à 2023, dans un établissement de santé, dénommé, Expansion des Centres d'Hémodialyse de l'Ouest -en sigle Echo. Cet établissement privé à caractère associatif de type Loi 1901 participe à des missions d'intérêt collectif ; et dont la spécialité est le traitement de l'insuffisance rénale (Néphrologie, Dialyse).
Les patients hypertendus, ou/avec antécédents d'hypertension artérielle, et les patients diabétiques, représentent plus des 2/3 des patients pris en charge par dialyse à l'Echo. La cardiopathie coronarienne et l'artériopathie des membres inférieurs figurent parmi les complications majeures de ces patients dialysés, considérés comme à très haut risque.