Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) exhorte le gouvernement camerounais à mettre fin aux rumeurs concernant la santé du président Paul Biya en organisant une apparition publique. Cette démarche serait préférable aux menaces proférées contre les journalistes et les médias qui rapportent sur l'état de santé du chef de l'État.
Angela Quintal, responsable Afrique du CPJ, a déclaré : "Le gouvernement camerounais devrait simplement mettre fin aux rumeurs en organisant une apparition publique du chef de l'État." Elle a ajouté que "la santé du président, au pouvoir depuis 41 ans et susceptible de briguer un nouveau mandat l'année prochaine, est d'intérêt public".
Ces déclarations font suite à une lettre du ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, interdisant les débats publics dans les médias sur la santé du président Biya, absent de la vue publique depuis plus d'un mois. Le ministre a également ordonné aux gouverneurs des 10 régions du pays de créer des unités de surveillance pour traquer les contrevenants.
Plusieurs ministres, dont le porte-parole du gouvernement René Emmanuel Sadi et le directeur du Cabinet civil à la présidence, Samuel Mvondo Ayolo, avaient précédemment démenti les rumeurs sur le décès de Biya, âgé de 91 ans. Malgré ces démentis, l'absence prolongée du président continue d'alimenter les spéculations.
Le CPJ s'oppose fermement à l'ordre ministériel, estimant que "toute tentative malavisée de censurer les reportages sur sa santé pour des raisons de sécurité nationale ne fait qu'alimenter les spéculations généralisées". L'organisation appelle le gouvernement camerounais à cesser ses menaces de sanctions contre les journalistes des médias privés qui rapportent sur l'état et la localisation du président Biya.
La dernière apparition publique de Paul Biya remonte à début septembre, lors du sommet Chine-Afrique à Pékin. Depuis, son absence soulève de nombreuses questions, tant au niveau national qu'international.